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9 décembre 2010

Aubry a parlé et… Sarkozy peut dormir tranquille!

Gérald Andrieu - Marianne

La Première secrétaire du PS parle, mais ne varie pas. Son rôle, explique-t-elle, n’est pas de céder à l’agitation de l’Excité de l’Elysée. Elle l’a redit à sa manière, ce matin, sur l’antenne de France Inter. Et tant pis si cela peut désespérer le peuple - ou les auditeurs - de gauche…


Martine Aubry
envoyé par franceinter. - L'info internationale vidéo.

La silencieuse Martine Aubry a parlé. Deux fois. Une première fois, ce week-end, par une très longue interview accordée au Journal du dimanche (ici  et là)  et, ce matin encore, sur France Inter. Deux interventions, mais sans l’ombre d’une variation : la Première secrétaire ne compte pas bouger.

L’argumentaire est simple et désormais bien rôdé : pourquoi céder à l’agitation de l’Excité de l’Elysée ? Là ne serait pas le rôle du chef de l’opposition. Le Premier secrétaire du PS, au contraire, se devrait de lui opposer sa constance et le sérieux du travail du parti qu’il dirige puisque « le pays, dit Aubry, a besoin de retrouver ses repères ». Argumentaire tout à fait audible, mais aujourd’hui devenu difficilement recevable par ceux qui observent que Nicolas Sarkozy, lui, est plus que jamais en campagne depuis son dernier remaniement.

De son côté justement, le chef de l’Etat doit jubiler : il peut donc respirer encore pendant encore six mois (date à laquelle commenceront les dépôts de candidatures aux primaires) à dix mois (période à laquelle le PS devrait avoir enfin son prétendant à la présidentielle). D’ici là, le Parti socialiste vivra désincarné, avec à sa tête un chef qui a le goût du silence. Ou « trop incarné » (au choix) avec une multitude de postulants bruyants aux primaires prêts à faire vaciller la tête de leur silencieux chef… En somme, le PS va continuer à donner le sentiment d’être un supertanker (pour reprendre l’expression du blogueur ségoléniste Richard Trois)   qui suit sa route fidèlement certes, mais pour qui le moindre changement de cap est impensable. Quitte à frôler l’avarie. Quitte, aussi, a donner le sentiment que les équilibres internes du parti prévalent (et peut-être aussi la préparation du retour en France de DSK), plutôt que d’offrir au peuple de gauche un quelconque espoir.

Guilhem Beauquier dans le journal L’Union  relève d’ailleurs ce fabuleux lapsus d’Aubry dans son entretien au JDD qui, c’est certain, a été relu, amendé et validé : « Le rôle du capitaine, affirme-t-elle, fidèle à sa ligne, c’est de tenir fermement la barre, de maintenir le cap et d’amener l’équipage à bon port ; ce n’est pas de se laisser distraire par le clapotis des vagues. » Oubliés, les passagers-citoyens. Disparu, le fameux « les femmes et les enfants d’abord ». Ce qui compte, c’est de conduire « l’équipage » du paquebot Solférino à destination…


Martine Aubry
envoyé par franceinter. - L'actualité du moment en vidéo.

Incarner, Martine Aubry sait pourtant le faire. Elle s’y est d’ailleurs autorisée au détour d’une phrase ce matin face à Patrick Cohen : « Si aujourd’hui je devais être Présidente de la République, je parlerais de la politique industrielle française. C’est comme ça qu’on va recréer un avenir, des emplois. Aujourd’hui, on ne parle plus que “finance”, urgence des finances, urgence de répondre à la spéculation… » Mais en a-t-elle vraiment envie ? Telle est la question. Plus encore lorsqu’on l’entend rompre l’armure et se marrer au cours de la chronique de Ben, le comique de service ce matin sur Inter. Ben qui lui propose de prendre la fuite au Japon ou au Brésil et d’y « vivre de peu » loin de la « mascarade » médiatico-politique que lui impose sa fonction. « La tentation du Brésil, c’est pas mal », concède-t-elle à l’issue de sa chronique. On connaissait la tentation de la dolce vita   de Sarkozy. Il faudra donc désormais peut-être faire avec la tentation de Copacabana d’Aubry…

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