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10 avril 2011

« L’Europe n’est pas entre de bonnes mains »

Les 4 et 5 mars derniers, le Parti Socialiste Européen (PSE) a adopté une déclaration commune pour une alternative à l’Europe conservatrice d’aujourd’hui. Il s’agit d’une vraie alternative au plan Merkel-Sarkozy.

Au moment où le Portugal, après la Grèce et l’Irlande, connaît de grandes difficultés, il est utile de revenir sur ces propositions nouvelles qui refusent les mesures d’austérité à tous prix.

Les dirigeants de droite de l’Union européenne (UE) sont guidées par la volonté d’institutionnaliser l’austérité et d’affaiblir nos modèles sociaux et nos systèmes de protection sociale. En dépit de tous les signaux observés au cours des 30 derniers mois, ils ne semblent pas vouloir dévier de leur objectif, qui est de faire payer aux citoyens les dysfonctionnements des marchés financiers.

Pourtant, la crise n’incombe ni aux citoyens ni à la protection sociale mais bien à la cupidité, aux politiques irresponsables mises en œuvre ces dernières années par les gouvernements conservateurs de certains États membres et à l’absence de régulation des marchés financiers.

Sous prétexte d’accroître la compétitivité, les gouvernements conservateurs tentent d’imposer à tous les États membres un « Pacte », ou plutôt un diktat ultra-néolibéral d’austérité pure qui empêcherait la sortir de crise.

À l’inverse, les socialistes européens proposent…

- Une véritable politique industrielle européenne, une stratégie de coordination de l’investissement et de la réglementation pour être plus intelligente, plus verte et plus inclusive.

- Des conditions cadres améliorées pour tous les secteurs industriels.

- L’innovation doit être stimulée, l’éducation et la formation améliorées, les infrastructures renforcées et l’énergie et l’efficacité énergétique accrues. Des normes européennes doivent être établies.

- D’investir davantage dans l’activité manufacturière (via l’UE et les États-membres) avec des conditions de travail qui doivent être améliorées et des conséquences de la restructuration industrielle qui doivent être examinées de près.

- La mise en place de politiques spécifiques pour lutter contre le chômage des jeunes et contre la discrimination des jeunes sur le marché du travail.

- L’amélioration de l’intégration des femmes sur le marché du travail, notamment via le développement de l’accueil des enfants.

- La préservation des systèmes nationaux de sécurité sociale et leur renforcement par l’adoption de normes sociales minimales communes. Ces normes minimales doivent, en particulier, garantir un revenu minimum, un salaire décent et la qualité du travail.

- L’intégration des questions sociales dans toutes les politiques et dans tous les programmes européens et nationaux.

- De nouveaux instruments fiscaux, tels que la mise en place d’une fiscalité écologique, permettant de générer des revenus supplémentaires pour l’investissement.

- De réformer fortement le secteur bancaire en imposant aux banques de posséder des parts de capital propre plus élevées, en renforçant le contrôle et la transparence de certains produits financiers, en en interdisant d’autres hautement spéculatifs, en séparant plus clairement les banques d’affaires et de dépôts, et en constituant un véritable fonds de garantie financé par les banques capable de financer les restructurations et la liquidation des instituts en situation critique.

- L’instauration d’une taxe réaliste sur les transactions financières qui génèrerait 200 milliards de revenus supplémentaires par an. Il s’agit d’une taxe juste, qui n’affecterait pas les citoyens, mais uniquement les marchés financiers, et surtout les spéculateurs.

- L’utilisation complète et réelle, dans toute l’Union Européenne, des fonds européens, et en particulier les fonds de cohésion, permettant des investissements la croissance et l’emploi.

- Le soutien financier de la zone euro envers les États membres en difficulté avec pour seul but la relance économique. Dans cette optique, les aides financières déjà attribuées doivent être renégociées, leurs taux d’intérêts diminués et l’échéance pour le remboursement allongée.

- Le renforcement de la cohérence interne de la zone euro au travers d’investissements ciblés et d’une hausse des salaires. Nous devons réduire les écarts qui existent entre les taux d’intérêt des différents États membres.

- La mise en œuvre de règles et objectifs communs qui garantissent un équilibre entre la compétitivité à l’exportation et la demande sur le marché intérieur dans tous les États membres. Les « pays excédentaires » doivent consolider leur demande nationale et les « pays déficitaires » améliorer la productivité de leur économie.

- La mise en place au sein de la zone euro d’un mécanisme, par exemple d’une agence de stabilité qui émettrait des eurobonds, en vue d’une gestion commune d’une partie déterminée de la dette publique et d’investissements transfrontaliers.

- L’amélioration de la coordination des politiques économiques nationales, y compris les politiques budgétaires et fiscales, afin de pouvoir profiter de tous les avantages de l’euro en termes d’emploi et de croissance.

- D’empêcher concrètement le dumping fiscal et une compétitivité négative en imposant un corridor de taux planchers pour l’impôt sur les sociétés.

La mise en œuvre de toutes ces propositions ne devra pas être décidée dans les couloirs bruxellois des conseils européens mais en concertation réelle avec le Parlement européen, seule institution représentative des peuples européens.

Un gouvernement économique démocratiquement légitimé suppose que le Parlement européen ainsi que les parlements nationaux prennent largement part aux grandes décisions qui incombent à un gouvernement économique européen en matière de politique financière, économique et sociale.

L’Union européenne représente une opportunité fantastique pour ses citoyens et ses États membres. La coopération, la solidarité et le budget de l’UE offrent un potentiel considérable pour l’emploi et l’économie. Il existe une autre voie pour l’Europe. Celle fondée sur l’égalité et l’équité, l’emploi et la croissance, et sur une véritable contribution des marchés financiers à la société.

 

Jean Louis BIANCO

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