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10 mai 2011

Ségolène Royal... rompre avec le social libéralisme!

Article excellemment documneté et argumenté... Merci à Citoyen RJ , Blog SARKONOREPUBLIC

 

 

 

SEGOLENE ROYAL, HERITIERE DE JAURES ET DE MITTERRAND : POUR ROMPRE ENFIN AVEC LE SOCIAL-LIBERALISME !


Au détour du portrait-fleuve du directeur général du Fonds monétaire International, Dominique Strauss-Kahn, diffusé sur Canal +, dimanche 13 mars 2011, on découvrait une fois de plus le retard idéologique des sociaux-démocrates ou sociaux-libéraux, c'est selon, en matière d'économie, de justice sociale et, tout simplement, de pensée politique.

Ségolène Royal, qui a toujours condamné et le libéralisme et la compromission sociale-démocrate avec celui-ci, et ce dans un ouvrage majeur dès 1996, travaille, depuis l'effondrement du mur de Berlin en 1989, à l'élaboration et à l'application d'un socialisme rénové pour le XXIe siècle.

En effet, le socialisme, aujourd'hui, ne consiste plus à acceptertel quel le marché, mais à en anticiper le développement par une économie éco-industrielle et une croissance solidaire intelligente. Il s'agit également de prévenir, à la source, les dégâts sociaux, sanitaires, environnementaux et même psycho-sociaux que le libéralisme produit inévitablement. C'est tout cela bien plus qu'une vaine tentative de le moraliser après coup...

DOMINIQUE STRAUSS-KAHN

"Qu'est-ce que c'est qu'un homme de gauche? Un homme de gauche, c'est pas nier la réalité.

C'est de prendre la réalité, d'essayer de la corriger pour qu'elle soit plus juste."

Un_an_avec_DSK_Au_coeur_du_FMI__Dimanche_plus__Canal_plus Dominique Strauss Kahn,

in Un an avec DSK-Au coeur du FMI,

Dimanche +- Canal +, 2011

 

 

 

SEGOLENE ROYAL

"Au commencement de la gauche, il y a la révolte. La révolte contre l'injustice, contre la domination et l'aliénation.

[...]

Au commencement de la gauche, il y a la colère, le refus d'un ordre des choses qualifié par d'autres de naturel.

[...]

Au XXe siècle, les services publics et l'État-providence se sont développés par des règles uniformes et générales venant corriger après couples difficultés ou les drames que chacun peut rencontrer dans sa vie. Aujourd'hui, nous devons revoir entièrement cette conception. Au nom de la haute idée de l'État que je me fais, au nom d'une volonté de lutte contre les inégalités et en faveur de l'épanouissement personnel, j'estime que les services publics et la protection sociale doivent être réformés. Pour les repenser, il faut se mettre en tête que la lutte contre les inégalités se fait à la racine, avant même que les injustices ne verrouillent les destins. Cette idée d'un État préventif, qui intervient et investit prioritairement avant, plutôt qu'après, on peut la décliner dans bien des domaines."

Si_la_gauche_veut_des_id_es_de_S_gol_ne_Royal_et_Alain_TouraineSégolène Royal,

in Ségolène Royal et Alain Touraine,

Si la gauche veut des idées

 

 

Qu'est-ce que la social-démocratie?

Depuis des décennies, le Parti socialiste se définit comme "social-démocrate"...

Or, de Jaurès à Mitterrand, le refus de la collusion avec le libéralisme économique avait toujours eu la majorité au sein du socialisme français. Michel Rocard représenta la "deuxième gauche", justement antiétatique et libérale, hostile aux nationalisations comme à toute référence à la révolution, anticommuniste de choc. Mais il échouera au congrès de Metz en 1979, face à l'alliance Mitterrand-Chevènement.

retrouver ce média sur www.ina.fr

C'est Lionel Jospin qui réussira à imposer ce courant de pensée dans les années 1990, jusqu'au naufrage électoral du PS face à l'extrême-droite de Jean-Marie Le Pen, le 21 avril 2002.

Ségolène Royal, jaurésienne et mitterrandienne viscérale, a défendu quant à elle un socialisme radical, fidèle à ses sources mais aussi renouvelé par les expérimentations politiques nouvelles, dans les pays du Sud notamment. Un socialisme qui se refuse à toute complaisance avec le marché, lui préférant le peuple, la "démocratie jusqu'au bout", le retour, en amont, de l'État dans l'économie ainsi que l'assomption des grands principes républicains, de la laïcité à la sécurité, en passant par l'égalité.

Le rejet de sa philosophie par les caciques d'un Parti socialiste vide de pensée et de projet pour la France, par des archontes qui refusent de céder un pouce de leurs places électorales ou partisanes acquises et cumulées, c'est ce rejet qui explique les coalitions sociales-démocrates-libérales-libertaires absurdes et ineptes qui se hissent depuis 2006, jusque pendant la campagne présidentielle que remportera Nicolas Sarkozy, pour empêcher Ségolène Royal et ses idées de repenser enfin le socialisme français, notre République et notre démocratie.


La colère de Julien Dray [16/11/2008] par segolene-royal-videos


Les philosophes jugent le PS par liberation

Aujourd'hui même, Pierre Moscovici assure que son travail sur le projet socialiste est de type "social-démocrate". François Hollande, prédécesseur de Martine Aubry à la tête du Parti fondé par Jaurès, a d'ailleurs - ce fut l'un de ses derniers actes - édicté une "position de principes" dans laquelle l'acceptation du marché est assumée...

Le tout alors que la crise financière de 2008 a démontré que les marchés étaient déréglés, nocifs et que l'Etat, et donc le contribuable, étaient plus que jamais nécessaires, non pas seulement pour le sauver, mais aussi pour définitivement le repenser...


Hollande penche vers le courant social-démocrate par rue89

Le soir même de la défaite de Ségolène Royal aux Présidentielles de 2007, Dominique Strauss-Kahn, dont le bilan comme ministre de l'Economie et des Finances de Lionel Jospin est marqué par un nombre incroyable de privatisations, prônait rien de moins qu'une "rénovation sociale-démocrate" du PS...


Réaction DSK victoire Sarkozy 1 par aklineuropa

Mais qu'est-ce donc que ce "mot-attaché-case" que nous resservent tous les 10 ans les caciques du 1er parti politique de gauche?

La social-démocratie, c'est ce modèle alternatif au marxisme, fondé en Allemagne aux XIXe et XXe siècles qui a rompu avec l'idée de révolution, a ensuite prôné le recul de l'État, les privatisations et le libre jeu du marché, l'idée que le capitalisme devait être accepté pour être ensuite aménagé ou corrigé par des accords entre syndicats patronaux et syndicats ouvriers, une fois un consensus obtenu. La social-démocratie suppose donc des partis de masse, liés voire issus de syndicats de masse.

Emmanuel Jousse, dans Du révisionnisme d'Edouard Bernstein  au réformisme d'Albert Thomas, résume ainsi la pensée de l'un des fondateurs allemands de la social-démocratie :

"La société décrite par Bernstein  est donc complexe : il n’y a pas de concentration du capital, ni de prolétarisation : le développement des sociétés cotées en bourse, la croissance des petites et moyennes structures  de production ou de commerce montrent que le nombre de capitalistes (c’est-à-dire de possédants) augmente, et qu’une classe moyenne en expansion s’intercale entre le prolétariat et la bourgeoisie. Il n’y a pas d’aggravation des crises économiques, le capitalisme trouve, par l’expansion coloniale ou les systèmes de crédit, les moyens de s’adapter. Il ne sert à rien d’espérer  une révolution violente qui donnera le pouvoir aux ouvriers. Ceux-ci sont trop inexpérimentés, trop divisés, aussi, pour diriger un État comme l’Allemagne".

Diagnostic évidemment démenti par l'histoire. L'Occident développé n'est-il pas en crise économique depuis 1973? Sans parler de sa crise morale, politique, philosophique...

LA NEGATION DE L'EXISTENCE DES CLASSES ET LE REVE D'UN CONSENSUS AVEC LE PATRONAT

La lutte des classes est peu à peu remplacée par le consensus, le prolétariat et le patronat subjugués, séduits et apaisés par les classes moyennes, dont l'uniformité et l'ennui, l'apolitisme et le nihilisme consumériste profond ont été, avec brio, interprétés par Rosanna Arquette s'entichant de Madonna-la-Rebelle dans Recherche Susan désespérement, en 1985...


Recherche Susan désespérément - Bande annonce VO par _Caprice_

 

15 plus tard, Darren Aronofsky narrait dans Requiem for a dream, l'état de désolation spirituelle et la quête désespérée de sens d'une classe moyenne où les parents s'apaisent devant la télévision et en consommant des médicaments, tandis que les jeunes sombrent dans la drogue et la violence...


Bande Annonce Requiem for a Dream Teaser Trailer par FilmGeek-TV

Ségolène Royal, en 1996, se démarquait déjà de ce pan de l'histoire de la gauche européenne, de manière tranchée, s'émancipant de la pensée économique et sociale dominante au PS, exprimée par Jacques Delors.

Le père de Martine Aubry, en décembre 2001, préfaçait ainsi le livre de Anthony Giddens et Tony Blair, intitulé La troisième voie,La_troisi_me_voie_de_Anthony_Gidy_Giddens_et_Tony_Blair Le renouveau de la social-démocratie.

Et de résumer l'idéologie dominant le PS avant et depuis la catastrophe de 2002 :

"Au total, je reste attaché à un modèle de société fondé sur un équilibre entre le jeu du marché, l'action correctrice et à long terme de l'Etat[ et la contractualisation avec les partenaires sociaux]."

"Mettre en rapport l'économie et la moraleest une exigence centrale de la troisième voie, qui s'apparente à celle de l'école du libéralisme éthique, qui s'est développée à partir de la fin du XIXe siècle."

A l'inverse Ségolène Royal avait déjà dénoncé, dans Le ras-le-bol des bébés zappeurs, dès 1989, le marché de la télévision, comme miroir d'un capitalisme que seuls la loi et l'État, voire le peuple, pouvaient contrer en amont, et non corriger, une fois le mal commis :

Le_ras_le_bol_des_b_b_s_zappeurs_de_S_gol_ne_Royal"La violence gratuite et racoleuse ainsi que l'exploitation humiliante de l'image des femmes ne sauraient, à elles seules, constituer un programme, même pour une chaîne commerciale.

Alors vous, les marchands d'images, qui vous échinez à gommer votre rôleouvosresponsabilitésetdontlamoralese mesure à l'Audimat, prenez conscience que la télévision n'est ni un chantier de travaux publics ni une distribution d'eau potable, pas plus qu'un supplément en couleurs au Figaro, mais un outil de communication social, bref un outil culturel. Réalisez une bonne fois que les bébés zappeurs d'aujourd'hui qui consomment, les yeux dans le vague, vos images bradées seront demain des citoyens [...] !."

[...]

"La pression des marchands d'images est telle qu'on a plus le droit d'être choqué".

Dans La vérité d'une femme en 1996, elle avait déjà enterré l'idée d'un consensus avec le patronat, d'une moralisation du capitalisme, dont elle La_v_rit__d_une_femme_de_S_gol_ne_Royaldénonçait avec rage l'immoralité et la violence intrinsèques, réintégrant la notion marxienne de lutte des classes:

"Même si le rêve d'union s'exprime face aux problèmes les plus lourds comme celui du chômage, c'est surtout un regain de qualité du débat politique qui est attendu - un débat qui montrera que des choix existent, que les marges d'action n'ont pas fondu sous le coup d'on ne sait quelle fatalité universelle.

A chaque homme et à chaque femme politiques sincèrement engagés de redonner du sens aux choix idéologiques, en insufflant du sens dans le débat."

[...]

"Disons-le une fois pour toutes : il faut sortir du discours bénisseur et mystificateur sur l'entreprise citoyenne. L'entreprise n'a aucun objectif civique, ni dans ses statuts ni dans sa pratique."

"L'entreprise citoyenne reste au mieux un mythe, au pire une tromperie ou un leurre.

Le capitalisme a mondialement imposé son désordre; la rentabilité du capital, la compétitivité n'ont jamais si fortement qu'aujourd'hui dominé les motivations."

"Le rôle de la politique est d'identifier les rapports de force et les oppositions d'intérêts irréductibles, et de choisir entre eux. Tout ne se fera pas par le consensus : il faut savoir affronter les privilèges."

Quant aux dégâts psycho-sociaux du néolibéralisme, ils sont illustrés, analysait l'ex-candidate de toute la gauche à la Présidentielle de 2007, par la production de masse de délinquance des sociétés développées. C'est bien en femme de gauche, comme socialiste et républicaine, que Ségolène Royal se décida à résoudre le problème de l'insécurité, prônant des méthodes nouvelles et radicales, s'attaquant au mal à la source. Le problème de la délinquance touchant à notre civilisation immorale parce que contaminée par le culte de l'argent, de la consommation et du gaspillage.

LE CULTE DE LA SOCIETE DE CONSOMMATION

Herbert Marcuse fut l'un des meilleurs critiques de la social-démocratie et de l'ordre figé qu'elle impose, du fait de son L_homme_unidimensionnel_de_Herbert_Marcuserejet de l'idée même de révolution, puisqu'elle se veut un contre-modèle productif, économique et social de l'URSS :

Dans L'homme unidimensionnel, il démontait les contradictions intrinsèques à ce mode d'organisation à gauche :

"Aux États-Unis il faut souligner la collusion des intérêts du capital et des syndicats et leur alliance."

"Le Parti travailliste anglais [...] a de la peine à sauverle modeste programme de nationalisation partielle. En Allemagne de l'Ouest où le Parti communiste est mis hors la loi, le Parti social démocrate a officiellement rejeté ses programmes marxistes pour prouver sa respectabilité de façon convaincante."

"[Les partis communistes français et italiens] nationaux jouent le rôle historique de partis d'opposition légaux, condamnés à être non radicaux. Ils témoignent de la portée et de l'étendue de l'intégration capitaliste."

"[A l'Ouest], les luttes de classes et l'examen des contradictions impérialistes sont différés devant la menace de l'extérieur [et de l'URSS]. Mobilisée contre cette menace, la société capitaliste a une cohésion interne que les stades antérieurs de la civilisation n'ont pas connue. Cette cohésion a des causes strictement matérielles : la mobilisation contre l'ennemi est un puissant stimulant de production et d'emploi, elle entretient un niveau de vie élevé."

"C'est sur ces bases que s'élève un univers d'administration qui contrôle les récessions, qui règle les conflits, grâce aux effets bénéfiques d'une productivité croissante et de la menace d'une guerre nucléaire."

"C'est l'avenir de l'État de Bien-être qui décidera de la possibilité de bloquer la révolution - possibilité qui existe en conséquence d'une politique de domination technologique. Un tel État semble capable d'élever le standard de vie en l'administrant. [Si la liberté et l'opposition s'affaiblissent] il s'agit [...] d'un processus social objectif dans la mesure où la production et la distribution d'une quantité croissante de marchandises et de services créent une attitude rationnelle de conformité à la technologie."

Une société du gaspillage et du non-sens, soit-disant émancipée de toute transcendance politique, dressée contre la suprématie de la loi, contre, en France, la République et le peuple, se mettait peu à peu en place :

"La société industrielle récente n'a pas réduit, elle a multiplié les fonctions parasitaires et aliénées [...]. La publicité, les relations publiques, l'endoctrinement, le gaspillage organisé ne sont plus désormais des dépenses improductives, ils font partie des coûts productifs de base. [...] A quoi bon insister sur l'autodétermination tant que la vie régentée est confortable et même la bonne vie. Sur cette base, les forces politiques transcendantes qui sont à l'intérieur de la société sont bloquées et le changement qualitatif ne semble possible que s'il vient du dehors".

Société du gaspillage dénoncée toujours par Ségolène Royal, notamment lorsqu'elle était ministre de l'Environnement, en 1992. Alors qu'elle s'apprêtait à évoquer au sommet de Rio "un vrai problème de civilisation" pointé par le "réchauffement climatique", elle dénonça à l'Assemblée nationale : "cette fuite en avant du toujours plus de consommation" mettant en cause la sauvegarde la planète.


En avance en 92 par Joonatan2003

Cette crise de civilisation causée par la société de masse de consommation, Ségolène Royal n'hésita pas, aux côtés des pays du Sud, à exiger des États-Unis d'Amérique qu'ils la prennent en compte. Eux qui refusaient alors de réfréner le productivisme, le consumérisme et le gaspillage au nom du "bien-être" individualiste prôné par la social-démocratie, notion que prône, en anglais s'il-vous-plaît, Martine Aubry lorsqu'elle évoque la nécessité de bâtir une "société du care"...

 

Mais ce qu'il faut comprendre, c'est que la social-démocratie, qui se satisfait de cette société productive et consumériste tout en réussissant à la réguler par des accords syndicaux, n'a jamais existé dans les faits en France. D'une part parce que notre pays a une tradition étatique forte depuis la conquête romaine, en passant par la monarchie puis évidemment notre République, d'autre part parce que la notion de révolution autant que celle de peuple, cristallisent le surmoi par définition de toutes les forces sociales de la nation, les étrangers y étant intégrés !

LE REJET DE LA LOI, DE LA NATION, DU PEUPLE ET DE LA REPUBLIQUE

Avec la res publica et tout ce qui en découle comme service public, la notion romaine de loi, la lex, demeure elle aujourd'hui encore primordiale. Elle est la seule chose que le patronat, hyper-concentré et aujourd'hui mondialisé, comprend, quand l'hyper-patronant ne tente pas de la contourner.

Tandis qu'un social-démocrate préfère les négociations menant à des "accords", un socialiste républicain, dans la tradition jaurésienne, lui opposera toujours la force de la loi. Ainis d'une Ségolène Royal, ministre de l'Environnement, s'attaquant en 1992 aux constructions illégales sur la côte méditerranéenne, ainsi qu'à la publicité.

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Les conceptions romaine encore du populus, comme communauté politique et juridique et de "plèbe", comprenant les pauvres, sont présentes dans toute l'histoire de France et dans l'imaginaire de tous ceux qui connaissent ce pays. L'intégration juridique de celle-ci au droit commun fut, comme celles des travailleurs et de leur famille en France, le résultat de révoltes ou de révolutions. Ainsi comme l'écrivent : Marcel Le Glay, Jean-Louis Voisin, Yann Le Bohec dans leur Histoire Romaine :

"Le milieu du Ve siècle marque un moment décisif dans l'histoire des institutions et de la civilisationHistoire_romaine_de_Marcel_Le_Glay__Jean_Louis_Voisin__Yann_Le_Bohec romaine. Pour obtenir une législation écrite et un statut qui mettrait fin à l'arbitraire des consuls et aux privilèges du patriciat, les plébéiens entreprirent un long combat.

D'après la tradition, depuis 471 la plèbe se serait organisée en assemblée populaire [...] et cesrassemblements de plèbe (concilia plebis), réunis par les tribuns, auraient commencé à prendre des décisions."

[...]

"La restauration de la République en 449 [permit le vote de] trois lois par lesquelles la constitution romaine devint patricio-plébéienne.

[...]

L'autorité officielle est reconnue aux plébiscites, c'est-à-dire aux décisions des concilia plebis, reconnues comme décisions du peuple réuni en comices tributes. En fait, les plébiscites n'auront force de loi qu'en 286 (loi Hortensia)."

En France, la Révolution de 1789 demeure le fondement de notre démocratie et de notre modèle social. La France, ne l'oublions pas, même si elle doit aujourd'hui intégrer, comme le prône Ségolène Royal, les États-Unis d'Europe, au-delà d'une Union européenne saccagée par Nicolas Sarkozy, la France est l'inventeur de l'État-nation. Parler de la nation, identifée au nationalisme ou ignorée par les socialistes-libéraux-économistes, est une nécessité si l'on veut aussi la dépasser.

Telle était, comme le rappelle Jean Touchard, dans La gauche en France depuis 1900, la philosophie de Jean Jaurès, réactualisée par François Mitterrand, mais combattue par Michel Rocard.

La_gauche_en_France_depuis_1900_de_Jean_Touchard"Jaurès entend [...] concilier socialisme et démocratie. Chez lui [...] le socialisme est étroitement lié au souvenir de la Révolution. En 1890, il parle du socialisme immense, vrai, humain, qui est contenu dans la Révolution française, et il affirme un peu plus loin : C'est le socialisme seul qui donnera à la Déclaration des droits de l'homme tout son sens et qui réalisera le droit humain".

 

C'est à cela que s'attela Ségolène Royal pendant la campagne présidentielle de 2007. La dédramatisation mais l'assomption de la réalité nationale - laquelle a tout pouvoir pour accorder par exemple des papiers ou non aux immigrés ou encore pour, avec Sarkozy, remettre en cause la nationalité des enfants d'immigrés- tel fut le défi d'avenir relevé par Ségolène Royal.


Ségo parle de la Nation par PS-ScPo

Le peuple demeure quant à lui l'acteur majeur des contestations sociales. Les grands acquis sociaux ont été remportés lors des différentes révolutions - le droit de la famille par exemple - ou à la suite des guerres - ainsi en est-il de la Sécurité sociale et de notre système de retraites aujourd'hui démantelé par Nicolas Sarkozy, héritage du Conseil national de la Résistance.

En outre, il n'existe en France ni syndicats ni partis de masse. Les manifestations dans notre pays sont souvent le fait du peuple, des citoyens eux-mêmes, de "non-professionnels de la protestation" que parfois les organisations syndicales sont obligées de suivre après coup, comme ce fut le cas récemment lors du conflit des retraites.

Or, la social-démocratie méconnaît la notion même de peuple. Elle connaît celle de société, elle-même fragmentée en L_espace_public_de_J_rgen_Habermasintérêts économico-sociaux à concilier, en syndicats, partis, éventuellement associations, etc. C'est ainsi que Jürgen Habermas, dans L'espace public, la condamnait parce qu'elle mélange intérêts privés et espace public, dans l'oubli de l'intérêt commun :

"La sphère publique n'est pas parvenue à évacuer les intérêts privés, dès lors que les conditions de leur transfert à la sphère privée ont été impliquées dans la lutte d'intérêts organisés ; les syndicats ne jouent pas seulement, sur le marché du travail, le rôle de contrepoids, ils acquièrent également, par le biais des partis socialistes, une influence jusque sur le pouvoir législatif. Influence que partagent les entrepreneurs et en général les forces conservatrices de l'État - c'est ainsi qu'on les appelle depuis -, puisque leur puissance sociale d'ordre privé se convertit immédiatement en pouvoir politique".

La profession de foi de Jean Jaurès, datant de 1906, montre bien le fossé béant entre la vision d'un peuple uni, raccrochant la classe ouvrière au droit commun de la République et de la nation et les idées d'un Jules Guesde qui, à l'époque considérait les classes sociales comme irréductibles les unes aux autres.

Le fondateur du socialisme français de tonner :

La_gauche_en_France_depuis_1900_de_Jean_Touchard"Je fais donc appel avec confiance à tous les travailleurs... [...] N'ayant en face de moi qu'un adversaire réactionnaire, et de la pire réaction, j'ai le droit de faire appel aussi à tous les républicains démocrates. La République est le seul gouvernement qui convienne à la dignité de l'homme car elle seule met en jeu la raison et la responsabilité de tous. Seuls aussi, par l'exercice toujours plus efficace de la volonté populaire toujours plus éclairée, par le libre mouvement des idées, la puissante action légale de la classe ouvrière, elle peit assurer l'écolution pacifique des sociétés vers des formes meilleures."

Plus tard, c'est François Mitterrand qui maintiendra cette tradition, contre un rocardisme opposant à la notion juridique et politique de peuple celle, sociale, de "société civile", fragmentée mais autonome et s'autorégulant, comme la rêveraient plus tard les libertariens états-uniens, n'ayant pas besoin de l'État pour vivre leur vie. Comme le rappelle Touchard, "pour Mitterrand et Chevènement, "Rocard  et les siens expriment un dangereux amalgame de gauchisme et de technocratie qui n'a pas de véritable fin politique. Pour les rocardiens, [ceux-ci] s'enferment dans l'impasse d'une stratgégie d'union brisée et s'entêtent sur des formules qui privilégient la puissance de l'État au détriment des forces d'initiative de la société civile".

Touchard de préciser : "Rocard refuse la culture longtemps dominante qui est jacobine, centralisatrice, étatique, nationaliste et protectionniste. Rocard assimile les dominations arbitraires, celles des patrons comme celle de l'État. [...] En face de l'État, dont le rôle régulateur n'est pas niable à ses yeux, il importe de reconstituer une société civile, un espace de libre intervention, un tissu démocratique".

Mais à opposer une société civile à un État seulement dominant, il ne se rendait pas compte qu'en fait, il exposerait un peuple nu à la rude loi du marché... Car ni les partis politiques devenus des écuries présidentielles ni les syndicats, défendant des intérêts particuliers, ne devraient parvenir, fondamentalement, à remplacerl'État comme bouclier social contre le marché et le néocapitalisme.

Verbatim_de_Jacques_AttaliA ce propos d'ailleurs, François Mitterrand avait eu cette remarque matoise : "Société civile? Y-a-t-il une société qui ne soit pas civile? Les hommes politiques professionnels sont-ils des militaires?", rapportée par Jacques Attali dans Verbatim III, 1988-1991.

 

 

 

La crise des partis politiques et donc du politique, Ségolène Royal en a pris acte depuis des années, tout comme la coupure entre les appareils partisans et les adhérents, les militants, les électeurs, pire, le peuple...


Ségolène Royal - 1994 - L'Heure de Vérité partie 1 par axiomn

LA PEUR DE LA DEMOCRATIE PARTICIPATIVE ET L'ABANDON DES OUVRIERS

S'agissant de la génération Jospin, il suffit de lire L'impasse pour comprendre la profonde défiance que les sociaux-L_impasse_de_Lionel_Jospindémocrates ou libéraux entretiennent par rapport au peuple. Très vite, ils dénoncent quiconque s'y réfère ou s'adresse à lui comme un populiste. Lorsque Ségolène Royal décida d'appliquer au plan national, ce qu'elle met en oeuvre dans sa Région depuis 2004, à savoir une démocratie sociale et participative répondant à la crise du politique, M. Jospin écrira :

"Dans tout pays où règne la démocratie, elle est représentative. L'ensemble du peuple ne peut exercer sa responsabilité qu'en déléguant à ses élus le pouvoir de décider en son nom et conformément à des orientations qui lui ont été soumises".

On croirait lire un manuel scolaire du XIXe siècle...

Quant à Martine Aubry, dont le mandat à la tête du PS se déroule au gré d'élections où l'abstention va grandissante, elle n'aura eu de cesse de caricaturer la démocratie participative estimant, en 2008, que la politique "ce n'est pas demander à chacun ce qu'il veut"...


Les "reconstructeurs" 01.06.2008 - Sympa Martine... par daniel-c

C'est d'ailleurs cette même Martine Aubry qui refusera la proposition ségolénienne de déclencher un référendum d'initiative populaire sur l'avenir des retraites et, in fine, de la Sécurité sociale. En bonne sociale-démocrate, Martine Aubry, d'abord d'accord avec la remise en cause de l'âge légal de la retraite, se dédira puis regardera défiler les syndicats, les applaudira tout en sachant que Nicolas Sarkozy, en bon thatchérien, n'écouterait jamais le peuple... Quant à Dominique Strauss-Kahn, il aura, en bon social-libéral, applaudi depuis Washington et le FMI à la destruction sarkozienne de notre retraite solidaire...

Mentisme, peur de la nouveauté, fainéantise intellectuelle, aveuglement sur les raisons mêmes de l'échec de Jospin à la Présidentielle de 2002, dès le 1er tour? Méconnaissance de l'histoire des révolutions en France, de la Commune, de ces "trésors perdus" des révolutions dont parle Hannah Arendt? Quand les hommes et les femmes prennent le pouvoir et entrent dans l'arène politique sans y avoir été invités? Méconnaissance de la formule de Jean Jaurès :

"Le socialisme, c'est la démocratie jusqu'au bout"?

L'abandon du peuple au profit des classes moyennes signifiait en fait l'abandon des ouvriers et des chômeurs...

retrouver ce média sur www.ina.fr


Jospin: "L'Etat ne peut pas tout" par RichardTrois

Aujourd'hui donc et en toute logique, c'est bien la fille de Jean-Marie Le Pen qui dit défendre le peuple de France, contre les "mondialistes" de l'UMP et du PS...

S'opposant seule frontalement à la montée en puissance du Front national, l'ex-candidate à la Présidentielle de 2007, vice-présidente de l'Internationale socialiste, monte au créneau pour donner à nouveau la parole aux "ouvriers des usines et de la terre que sont les paysans", refusant leur "marginalisation", comme récemment à Bully-les-Mines, en ces terres traditionnellement ouvrières aujourd'hui préemptées par l'extrême-droite.


Ségolène Royal : le discours de Bully-les-Mines par segolene-royal 

Ségolène Royal, lors des Régionales de 2010 aura, en outre, ouvert des postes éligibles, sur sa liste de dépassement des partis, à des non-professionnels de la politique, à des ouvriers et à des syndiqués !


Rassemblement Poitiers G. Eyermann 11/03/2010 par Segolene-Royal-2010

Si l'on revient à la critique d'Habermas de la social-démocratie, ce dernier reprochait aussi à ce système et à l'État-providence, d'être, au final, les garants de la pérennité du système capitaliste :

"Et il n'est pas toujours facile de dresser dans le détail un bilan qui montre clairement quels intérêts collectifs d'ordre privé ces interventions ont avantagées : ceux de la bourgeoisie ou ceux des masses. [...]

L. G. Strachey en tire la conséquence suivante, qui n'est paradoxale qu'à première vue : C'est précisément la lutte des forces démocratiques contre le capitalisme qui a permis le maintien du système. Car d'une part ce combat rend supportables aux travailleurs leurs conditions d'existence, et, d'autre part, il ouvre en même temps aux produits finis ces débouchés qu'aurait fermés un bond en avant suicidaire du capitalisme entraînant une inégalité croissante dans la répartition des revenus de la masse".

En France, sous le régime d'une République constitutionnellement "démocratique"et "sociale", où les acquis de la Libération font partie du bloc de constitutionnalité et où le modèle social s'enchâsse dans la tradition révolutionnaire, ce mode d'organisation des rapports sociaux, qui accompagne voire encourage le capitalisme, doit donc être plutôt dénommé "social-libéralisme".

Une fragile république sociale à toujours renforcer - que ce soit par l'interdiction du financement par la contribution publique des entreprises licenciant, ne respectant pas les critères environnementaux et ceux de la croissance solidaire, par l'interdiction des licenciements boursiers ou en encourageant la participation des collectivités territorales au capital d'entreprises en mutation -, comme l'expliquait Ségolène Royal à Dominique de Villepin en 2011, lors d'un débat sur cette même République...


S. Royal débat de Grenoble : "La République est... par segolene-royal

 

L'Etat-providence, visage épocal de la République sociale à repenser, permit d'accompagner la croissance lors des Trente Glorieuses et de redistribuer les produits du travail comme la production de richesse. Encore faut-il que la croissance perdure...

Mais, en période de crise économique, depuis 1974 et de montée en puissance de l'idéologie néolibérale, ce courant de pensée rentrera en contradiction nette avec les principes fondamentaux de notre République. Le septennat de Valéry Giscard d'Estaing, honni par les gaullistes, sera la première expérimentation, à travers le centrisme et la "société libérale ouverte" de libéralisme mondialisé appliqué à la France.

Nous l'avons vu, la victoire de François Mitterrand, allié à Jean-Pierre Chevènement, aura heureusement empêché la "deuxième gauche" d'un Michel Rocard antirépublicain, régionaliste et libéral d'imposer le social-libéralisme au pays. Malgré les "ruptures" que dénoncent certains comme "libérales" - 1983 avec l'entrée dans le serpent monétaire européen et 1992 avec le Traité de Maastricht -, la République et la Révolution, avec La Marseillaise, demeureront les points cardinaux de la vie politique française.

 

Il faudra attendre Lionel Jospin, Premier ministre de Jacques Chirac en 1997, pour voir se déployer un "social-libéralisme" décomplexé, imprégné du modèle anglo-saxon de Tony Blair, se corrompre impunément avec le néolibéralisme.

LE REFUS DE L'EGALITE, DE LA LAICITE

1989 : chute du mur de Berlin... Fin des idéologies disaient-ils? Triomphe du néolibéralisme du duo Thatcher-Reagan et abandon de la notion de révolution par les gauches européennes. Ségolène Royal, refusant cette tendance, en appelait à tout réinventerà gauche, dès 1992. Condamnant fermement "la loi du marché" et en appelant à l'État.


Ségolène Royal, ministre de l'environnement (1992) par Artemis59

1989, plus grave encore, parce qu'abandon de la Révolution de 1789 comme fondation et phare de l'identité politique de l'ensemble de la classe politique, par la gauche française... Le tryptique républicain : "Liberté-Egalité-Fraternité" en sortira gravement affaibli... La liberté sera réduite à "la liberté économique"... L'égalité sera révisée et condamnée comme "égalitarisme", remplacée par la notion rawlsienne d'"équité", dont le prérequis est l'acceptation des inégalités !

Th_orie_de_la_Justice_de_John_RawlsJohn Rawls, adopté dans les années 1990 par les gauches européennes, avait révisé la notion d'égalité ainsi, dans sa Théorie de la Justice :

"Les inégalités sociales et économiques doivent être organisées de façon à ce que, à la fois, l’on puisse raisonnablement s’attendre à ce qu’elles soient à l’avantage de chacun et qu’elles soient attachées à des positions et fonctions ouvertes à tous".

Quant à la fraternité, on lui préférera l'identité... En ces temps de néo-individualisme et de destructuration de tous les collectifs comme de toutes les solidarités traditionnelles, l'identité solitaire et les revendications narcissiques qui vont avec sortiront triomphantes... La laïcité volera en éclats au passage, décriée comme "intégrisme religieux" et on lui préféra la "tolérance"... C'est ainsi que Lionel Jospin, ministre de l'Education mettre au-dessus du principe de laïcité celui de tolérance, lorsque que des élèves coiffées du foulard pseudo-islamique, en fait politico-religieux, réclamèrent en 1989, de le porter au sein de l'école publique. Celui-ci de déciderde les accueillir ainsi, rompant avec des decennies de séparation de l'Eglise et de l'État...

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Avait-il seulement lu ce discours de Jaurès, en 1906, relatif à l'école de la République :

"Dans leurs école, [les congrégations"] entretenaient la haine entre citoyens. Il ne faut plus que les enfants de la nation soient élevés en camps ennemis. Ils doivent être élevés dans la même lumière, dans la même liberté, dans les écoles de la nation républicaine où ils apprendront à s'aimer les uns les autres"?

Comprenait-il la réalité géopolitique de la montée de l'islmanisme politique, dont les premières victimes seraient, notamment en Algérie, des musulmans?

 

Martine Aubry, en 2003, comme maire de Lille poursuivra sur la même voie en mettant en place une piscine publique à horaires réservés aux femmes, pour des raisons religieuses, estimant qu'il fallait contourner "nos principes républicains" !

Bertand Delanoë, maire de Paris cornaqué par Lionel Jospin, osera même, en vue de prendre la direction du Parti socialiste en 2008, écrire dans sa motion que "le communautariste est positif"... Parisianisme? Déni ou méconnaissance de la réalité sociale, humaine comme de la culture républicaine et socialiste ! Ségolène Royal, a non seulement défendu une stricte laïcité, exigé, face au sarkozysme son renforcement mais elle a aussi toujours refusé le communautarisme, qu'elle qualifiait en 1996 dans La vérité d'une femme de déclencheur de "conflits de proximité", tout simplament...

LE DESENGAGEMENT DE L'ETAT ET LE LAISSER-FAIRE LIBERAL

Le recul de l'État dans l'économie marqua d'abord la "deuxième gauche" de Michel Rocard, refusant toute "étatisation"et s'opposant aux nationalisations auxquelles procédera une fois élu François Mitterrand. Comme le rappelle l'historien Touchard toujours "[...] Rocard avait dit que la nationalisation n'est pas un principeLa_gauche_en_France_depuis_1900_de_Jean_Touchard fondamental du socialisme - elle n'est qu'un outil : le principe fondamental c'est l'autogestion, la gestion directe, et non pas l'étatisation...". Ce à quoi François Mitterrand répliquait "par la tradition socialiste [...] de Jaurès à Blum : [...] Je suis de ceux qui pensent que la conquête du pouvoir politique passe notamment par le moyen des luttes, par notre présence sur le terrain. Elle passe aussi par le suffrage universel. Prendre le chemin qui consiste, innovation après innovation, à adopter l'attitude de Pénélope, à repriser sans cesse sans s'attaquer directement aux motifs et aux causes de l'exploitation, c'est paut-être réaliser un recentrage, ce n'est pas celui que je propose.".

Le néolibéralisme était déjà promu au sein même du Parti socialiste, comme cela fut fait lors du congrès de Nantes, en 1977, le ver était dans le fruit...

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Ségolène Royal, 11 ans plus tard, militera elle contre la désertion des campagnes par l'Etat et la disparition des services publics, problème ô combien d'actualité !


Ségolene Royal sur le JT Poitou Charentes par Mau04

Mais le recul de l'Etat dans l'économie sera réalisé par un socialiste lors du passage de Lionel Jospin de 1997 à 2002, à Matignon. Son grand argentier de Dominique Strauss-Kahn procédera donc aux privatisations que Nicolas Sarkozy n'aura plus qu'à amplifier après son élection à la tête de la France... Les privatisations d'entreprises publiques aujourd'hui marquées par un management d'une cruauté implacable, ayant entraîné jusqu'à des suicides en chaîne, ainsi qu'une hausse généralisée des prix, est longue :

  • Air France : 1999
  • Autoroutes du Sud, mise en bourse en 2002
  • Crédit Lyonnais : décret du 12 mars 1999
  • France Télécom : 1997,1998
  • Eramet : 1999
  • GAN : 1998
  • Thomson Multimedia : 1998-2000
  • CIC :1998
  • CNP : 1998
  • Aérospatiale/EADS : 2000



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LE REFUS LIBERTAIRE DE L'AUTORITE, LE DENI DE L'INSECURITE AU NOM DU CAPITALISME ET DU MARCHE

La conséquence de la condamnation morale de la notion de révolution sera l'acceptation du marché tel qu'il est, comme unique source de liberté, la puissance politique étant reléguée au rôle de régulatrice, de correctrice après coup, d'ambulancière dont la gauche et la droite se renverront à la tête le coût, le montant des impôts requis, la taille, etc. L'État devenait une variable d'ajustement structurel du marché...

Le "nouvel esprit du capitalisme", intégrant et détournant les revendications libertaires des années 1968 et soixante-dix, grâce aux nouvelles technologies et au post-fordisme, consolidera toute la société civile, transformant tout, jusqu'à l'enfant et à la femme en marchandises...

Le "capitalisme de séduction", si bien décrit par Michel Clouscard, fera des classes moyennes l'alpha et l'omega des préoccupations de cette gauche sociale-libérale, gestionnaire, qui privatisera les services publics à vitesse grand V.

Critique_du_lib_ralisme_libertaire__g_n_alogie_de_la_contre_r_volution_de_Michel_ClouscardComme le dit Michel Clouscard dans Critique du libéralisme libertaire, généalogie de la contre-révolution :

"la nouvelle société permissive, celle du marché du désir, du consensus idéologique des nouvelles couches moyennes" correspond à "la marée des nouvelles couches moyennes [qui] refuse tous les encadrements traditionnels, religieux, moraux, politiques. L'hyperfonctionnalisme du système (management et animation) suffit".

S'agissant du courant libertaire de gauche, Ségolène Royal en assumera les avancées sociales, féministes, en terme deLes_droits_des_enfants_de_S_gol_ne_Royal Justice et d'égalité des droits, notamment des travailleurs, devant la loi.

En revanche, consciente de la victoire quasi-concomitante des "forces de l'argent", analyste soucieuse de la société occidentale, elle en appellera vite à combler le nihilisme propre à la société de masse de consom-munication. Aussi estime-t-elle, s'agissant des familles, dans Les droits des enfants que l'"on dit souvent l'époque marquée par une crise de l'autorité", reprenant la critique arendtienne de la société libérale. Mais si elle reprend à son compte le souci de l'autorité, c'est en le conjuguant avec la réalité : '"unions moins stables, familles élargies au rythme des plus diverses recompositions conjugales, rapports plus égalitaires entre les sexes quoique non exempts de dominations persistantes, relations parents-enfants plus attentives à l'épanouissement de chacun et plus accueillantes à la persuasion".

Aussi, bien en avance sur le social-libéralisme-libertaire en vient-elle à prôner "une façon différente de faire autorité : moins verticale, davantage construite et reconstruite dans les interactions quotidiennes. Ce nouvel âge de l'autorité, précise-t-elle, rend nécessaire l'affirmation d'un principe fort autour duquel réorganiser le sens des expériences vécues et articuler des règles partageables". Témoin révoltée de l'atomisation à laquelle procède le marché, jusque dans la petite enfance, l'ancienne ministre de la Famille de poser que "sans ce principe instituant, chaque parent est renvoyé à davantage de solitude éducative, au bricolage de ses repères, à des arbitrages difficiles à assumer si l'on ne s'autorise que de soi-même, aux choix évidents entre l'obligation de poser des limites (au risque du tumulte affectif) et la tentation de n'en rien faire (dans l'espoir de gratifications immédiates)". Ces risques étant évidemment démultipliés en cas de pauvreté ou de misère sociale, d'où le constant souci ségoléniste d'"épauler" les parents les plus démunis d'une part, les plus défavorisés d'autre part, mais sans assistanat.

Le_ras_le_bol_des_b_b_s_zappeurs_de_S_gol_ne_RoyalDe même dénoncera-t-elle très tôt, en 1989, dans Le ras-le-bol des bébé zappeurs, télé-massacre : l'overdose?, le lien étroit en néocapitalisme, violence et brutalité dans les médias de masse et trouble comportementaux dans la jeunesse. Le tout quitte à paraître ringarde ou à se faire épingler par la gauche permissive, complice des grands patrons des télévisions privatisées, comme "réactionnaire". "Alors vous, les marchands d'images, écrivait-elle, qui vous échinez à gommervotre rôle ou vos responsabilités et dont la morale se mesure à l'Audimat, prenez conscience que la télévision n'est ni un chantier de travaux publics ni une distribution d'eau potable, pas plus qu'un supplément en couleurs au Figaro, mais un outil de communication social, un vecteur pour l'imagination humaine, bref un objet culturel." Et d'achever sa diatribe contre ses nouveaux capitalistes :

"Réalisez une bonne fois pour toutes que les bébés zappeurs d'aujourd'hui qui consomment, les yeux dans le vague, vos images bradées seront demain des citoyens et qu'ils vous demanderont des comptes :".

C'est pourquoi Ségolène Royal osera, lors de la campagne présidentielle de 2007, sous les quolibets éhontés de ses camarades du Parti socialiste, affronter la question populaire et sociale de l'insécurité sous l'angle du souci d'une part de l'ordre républicain tel que l'édicte la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, d'autre part de celui de la réaffiliation à la citoyenneté de tous les enfants de France. Ce dont la prison est devenue plus qu'incapable, et bien au contraire.

Constitution_du_4_novembre_1848Dans le logiciel social-libéral, à deux mille lieues de tout cela, le monde ouvrier et leurs familles, le nouveau prolétariat, les chômeurs, les hyper-riches, les rentiers ne seront pas pris en compte par une gauche qui laissera s'accroître comme jamais les écarts salarials, les inégalités sociales, fiscales, économiques, territoriales, etc. Et pourtant, si l'on pense seulement à ce sujet tabou des familles, ostracisé "de droite" par la gauche libérale, il est piquant de rappeler que la politique familiale est née des révolutions - notamment celle de 1848 qui accoucha d'une Constitution édictant que "la République doit protéger le citoyen dans sa personne, dans sa famille" -, des luttes des ouviers et des grandes avancées républicaines de la gauche. Mais quid de l'histoire populaire...

POUR EN FINIR AVEC LE SOCIAL-LIBERALISME ET POUR UNE ECONOMIE PARTICIPATIVE

Lors de la campagne pour prendre la tête du PS, en 2008, c'est Bertrand Delanoë qui illustrera au mieux cette trahison des idéaux socialistes. Se déclarant "libéral et socialiste", il prônera privatisations et gestion manageriale du parti...


1009 DELANOË, LIBÉRAL ET SOCIALISTE par latelelibre


Royal ou Delanoë ? par Ptite_Mule

Ségolène Royal lui rétorquera que "libéralisme" est le mot de la droite et que "la social-démocratie est un modèle périmé"... Tout sera fait pour empêcher cette dernière de remporter l'éclection au poste de Premier secrétaire, jusqu'à la tricherie...


Ségolène Royal - Dimanche+ (25 mai 2008) par jeremove

Ségolène Royal, lors de la crise économique et financière de 2008, de prôner au contraire de Bertrand Delanoë une nationalisation au moins partielle des banques renflouées par le contribuable, comme cela se fera en Grande-Bretagne.


Ségolène Royal sur Europe 1 le 21 octobre 2008 par lespoiragauche

De_la_pyramide_aux_r_seaux__R_cits_d_une_exp_rience_de_d_mocratie_participative_de_Alain_d_Irbane__Elisabeth_Bourquinat__pr_face_de_S_gol_ne_RoyalD'autre part, comme elle l'avait écrit en 2007, dans la préface de De la pyramide aux réseaux, Récits d'une expérience de démocratie participative :

"Le marché du capital fonctionne selon les principes du libéralisme ; celui du travail continue à être marqué par la domination. [...] Chez Hervé Thermique, les salariés gèrent eux-mêmes leur travail, définissent leurs objectifs, s'autoévaluent, font évoluer l'organisation et les règles de l'entreprise, arbitrent le partage des bénéfices entre le capital et le travail. [...] A rebours des méthodes hiérarchiques traditionnelles, la performance de l'entreprise passe ainsi par sa démocratisation, mais aussi par la non précarisation des salariés".

D'où l'encouragement constant de Ségolène Royal à la reprise d'entreprises en danger de liquidation judiciaire, en Société Ouvrière de Production ou encore son volontarisme économique qui l'amènera, chose inédite, à "régionaliser", à procéder à une "nationalisation" via la Région dont elle est la Présidente de l'entreprise Heuliez, sauvée et aujourd'hui productrice d'une voiture électrique du futur ! Populaire et à la pointe des nouvelles technologies de l'après-pétrole !


Heuliez sauvé : le pacte d'actionnaires a été... par Region-Poitou-Charentes

Pourtant tout était prêt à Paris, en 2008, avec l'élimination par la triche de Ségolène Royal à la tête du PS, pour que le "peuple" se sente abandonné et invisible dans le vocabulaire d'une gauche libérale décomplexée et, conséquemment, pour qu'il soit préempté par les extrêmes-doites nationalistes, populistes, xénophobes et racistes...

Comme l'écrit le philosphe Slavoj Zizek, dans Que veut l'Europe?, Réflexions sur une nécessaire réappropriation :

Que_veut_l_Europe_de_Slavoj_Zizek"Dans le vocabulaire politique contemporain, le terme même de travailleurs semble avoir disparu, supprimé ou remplacé par celui d'immigrés - Algériens en France, Turcs en Allemagne, Mexicains aux États-Unis, etc. Dans le nouveau vocabulaire, la problématique de l'exploitation de classe se voit transformée en une problématique multiculturelle centrée sur l'intolérance de l'Autre, et l'investissmement dont font montre les libéraux pour défendre les droits particuliers des minorités ethniques tire une bonne partie de son énergie de la répression contre la catégorie générale du travailleur collectif".

 

Ainsi la vision sociale des réalités économiques sera-t-elle délaissée pour faire place aux "questions sociétales" intéressant une classe moyenne individuée et apolitique car refusant toute "explication globale du monde", alliée à une hyper-classe intellectuello-politico-économique faisant table rase du passé, de tout idéal universel, lui préférant des questions particulières, identitaires, narcissiques, typiques du nouveau capitalisme... La gauche se révélant aveugle aux réalités sociales et populaires en cours de transformation.

Le tout faisant évidemment le lit de la désaffection du politique...

Comme l'analyse brillamment Zizek toujours :

"La disparition de la classe ouvrière induit alors fatalement sa réapparition sous la forme du nativisme triomphant. Libéraux et populistes se retrouvent sur un socle commun ; leur sujet de dissertation est l'identité".

Des débats sans fin sur la laïcité, sur le statut de la Révolution, sa déconstruction, sur le multiculturalisme ou pas, sur les droits d'un tel ou d'une telle, sur le genre ou le trans-genre, le colonialisme intrinsèque à la République ou le post-colonialisme, l'identité nationale, etc. monopolisent l'espace universitaire et, mutatis mutandis, l'espace public et démocratique tandis que les questions centrales des écarts salarials, des discriminations sociales dont les discriminations au faciès font partie, de l'accès à l'emploi et du vivre-ensemble dont l'insécurité est au coeur, sont passées à la trappe, alors qu'elles intéressent éminemment cet introuvable peuple...

Les questions fondamentales du partage des richesses, de l'universalité sur le territoire d'une communauté politique des services publics ou du rôle des États dans la mondialisation sont passées à la trappe...

C'est en plein règne des sociaux-démocrates européens, en 1996, dans La vérité d'une femme, que Ségolène Royal La_v_rit__d_une_femme_de_S_gol_ne_Royals'attela pourtant à évoquer ces questions de façons radicale, sans embages. Ainsi de l'accroissement effroyable des écarts salariaux et de l'apparition d'un "hyper-patronat" aux relents oligarchiques :

"Les très gros salaires semblent réservés à un noyau dur de dirigeants qui s'autorecrutent pour occuper des postes équivalents quant à leur garantie, à ceux des hauts fonctionnaires, mais rémunérés dix à vingt fois plus. La haute fonction publique s'est transportée dans les grandes firmes, imposant des règles de corps et de carrière mais qui acceptent les émoluments du privé".

L'ex-conseillère de François Mitterrand de s'insurgeret de leur opposer la situation du peuple qui fait leur richesse :

"Selon quel principe, quels critères, quelle légitimité? N'est-il pas scandaleux que les patrons de compagnies d'eau se surpayent alors que n'existe pour le consommateur de base aucune transparence sur le prix de l'eau?".

 

Quant aux privatisations tous azimuts, très peu pour elle :

"Des pans entiers de l'économie, notamment dans le secteur de l'environnement (eau, déchets), doivent être réintégrés dans le service public, avec à leur tête un grand commis de l'Etat payé selon les règles publiques. L'idée même que l'on puisse, dans ces domaines essentiels qui touchent à la santé publique, réaliser des profits réinvestis ailleurs que dans l'amélioration du service rendu n'est plus acceptable".

Questions trop ennuyeuses peut-être? Pas assez glamour pour ce que l'on appela la "gauche caviar"?...

Keith Dixon, dans Un digne héritier, analyse bien ce glissement européen, anglais puis français d'une gauche libéraleUn_digne_h_ritier_de_Keith_Dixon coupée du peuple :

"Le blairisme est devenu l'aune à laquelle on mesure dans les salles de rédaction et les salons parisiens, le degré d'archaïsme de la gauche (et d'une partie de la droite) française : ainsi, dans la doxamédiatique, plus on s'approche de Blair plus on est en phase avec la modernité (ou la post-modernité).

[...]

[La troisième voie] refuse [...] vigoureusement les principaux fondements de la social-démocratie européenne d'après-guerre : interventionnisme économique et social ; fiscalité redistributive ; défense hardie de l'Etat social ; reconnaissance du rôle positif des organisations syndicales ; critiques des injustices sociales générées par le capitalisme ; méfiance envers le libre jeu des mécanismes du marché".

Et de mentionner sans ambages le renoncement non assumé du PS hollando-jospinien en France, aux idéaux de la Révolution comme à ceux d'un Jaurès :

"[...] Les dirigeants du Parti socialiste français sont plus embarrassés. Le débat qui s'ouvre actuellement dans la gauche plurielle illustre bien cet embarras. [...] Ainsi Martine Aubry a fourni une préface fort élogieuse à la version française du libre de Blair dans laquelle elle décrit la stratégie de Blair comme le pari de la gauche gagnante."

"[...] Dans le premier numéro de la Revue socialiste d'avril 1999, Jospin évoque la troisième voie de Blair, de Clinton et de Prodi dans les termes suivants : ."

Et pourtant, quelques années plus tard, le 12 janvier 2008, c'est bien à Nicolas Sarkozy, chantre d'un néothatchérisme antirépublicain et pseudo-nationaliste, que Tony Blair tressera des louanges, accueilli par l'UMP en pleine campagne électorale...


775 SARKO-BLAIR, MÊME COMBAT! par latelelibre

L'ABANDON DES THEMES DE GAUCHE A L'EXTREME-DROITE

Dans toute l'Europe occidentale, la social-démocratie au pouvoir, les sociaux-libéraux-libertaire-communautaristes en France, ont tous favorisé l'éclosion ou le redécollage électoral d'une extrême-droite - que les "bonnes âmes" comme disait Pasqua tentent en vain de les réduire à l'hitlérisme ou au fascisme - pour une raison simple : leur électorat, allié à celui des communistes, déçu et humilié par leurs discours comme par leurs politiques, vote désormais pour l'extrême-droite... Zizek, avait bien compris et anticipé ce qui se passe partout sur notre continent :Que_veut_l_Europe_de_Slavoj_Zizek

"la participation de la droite extrême aux affaires ne constitue pas une punition pour sectarisme ou ne témoigne pas d'un échec à accepter les conditions postmodernes. Elle est le prix à payer pour avoir renoncé à tout projet politique radical, et avoir accepté le capitalisme de marché comme le seul jeu autorisé".

A quoi bon donc s'étonner, en France, des scores d'une Marine Le Pen bien plus en phase avec les partis d'extrême-droite que ne l'était son père, obnubilé par la Seconde guerre mondiale ou encore l'Algérie Française.

En campagne pour la Présidentielle de 2012, son candidat idéal serait évidemment Dominque Strauss-Kahn, social-libéral idoine pour assimiler la "gauche" à l'UMP de Nicolas Sarkozy... D'ailleurs, son discours social est vigoureux et offensif, et le clivage, dit-elle, ne se fera plus entre gauche et droite mais entre "nationaux" qui seuls défendent le peuple - à savoir elle-même, son père et leur parti - et les "mondialistes" qui l'affament - à savoir l'UM-PS...


Congrès du Front national par LCP

C'est dans ces conditions que Marine Le Pen souhaite évidemment vivement une candidature du patron actuel du FMI, institution emblématique du néolibétalisme mettant en danger les droits sociaux des peuples, d'ailleurs condamnée à maintes reprises par Ségolène Royal, qui prône une autre mondialisation.


Le Pen ravie d'un 2nd tour avec DSK par franceinter

Loin de se cantonner aux rodomontades moralistes des caciques du PS, Ségolène Royal, le 12 mars 2011, dans l'Allier, rappelait que la gauche était elle-même comptable, devait s'interroger sur la montée du Front national plutôt que d'aller chercher des "responsabilités ailleurs". En une phrase, l'ex-candidate à la Présidentielle de 2007 invitait les socialistes à s'interroger sur la perte de leur propre électorat, ce que Lionel Jospin, pourtant éliminé dès le 1er tour de la Présidentielle de 2002 par Jean-Marie Le Pen, ce que François Hollande, alors 1er secrétaire du Parti socialiste, ont toujours refusé de faire...


Ségolène Royal en visite dans l'Allier par semaineallier

Cette tentation sociale-libérale qui contredit le pacte fondateur même du socialisme français, que l'on pourrait résumer en cette phrase de Jean Jaurès "je n'ai jamais séparé la République des idées de justice sociale, sans lesquelles elle n'est qu'un mot", a toujours exsité au sein du PS. Rocard en fut l'éminent représentant avant que le jospinisme, réclamant un droit d'inventaire sur les années Mitterrand, n'en reprenne le flambeau...

Ségolène Royal, quant à elle, mitterrandienne jusqu'au bout, condamnera toujours cette tentation libérale, et ce jusqu'au dernier congrès du PS, à Reims, en novembre 2008. Lorsque les caciques du déjà trop vieux et impopulaire PS feront siffler Jean Jaurès lui-même !


Rallumer tous les soleils, Ségolène cite Jaurès par mulien

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Le Parti socialiste est-il en train de mourir? Idéologiquement, sous les coups de butoir libéraux du social-libéralisme héritier du vieux mythe social-libéral, de Rocard à Jospin-Aubry-Dominique Strauss-Kahn?

La collusion sociale-démocrate avec le néolibéralisme s'est révélée maintes fois - sur les privatisations comme sur les retraites. Son caractère absolument périmé est démontré par la crise de toutes les social-démocraties europénnes et l'explosion des partis d'extrême-droite en France et ailleurs.

Et pourtant, Martine Aubry prône une société du care, du bien-être libéral et consumériste, elle fait tout pour favoriser la désignation à la candidature pour les Présidentielles de 2012, d'un économiste social-libéral absent du pays depuis 5 ans et menant une politique ultralibérale, rigoriste et destructrice de toute relance de la croissance, de tout système social, d'éducation ou sanitaire dans les pays du Sud et désormais en Europe, notamment en Grèce.

Si ce courant gagnait pour 2012, c'en serait la fin d'une certaine idée du socialisme français. Ce serait la démission du parti de Jaurès face aux injustices du marché, et le cantonnement de l'Etat-social à la réparation des dégâts pour maintenir le système.

A cet Etat-ambulancier ruiné, le ségolénisme propose une véritable révolution économique et de la puissanc publique.


S. Royal : Conclusion de l'Université sur le... par segolene-royal

En effet, l'Etat-préventif agirait en amont de la création des richesses, orienterait la politique industrielle de la France vers une nouvelle croissance porteuse de sens - une "créa-sens" - intelligente, verte, fondée sur le savoir et les savoir-faire, contrainte aussi au respect de l'humain au coeur de l'économie, d'anticiper les reconversions industrielles.


Ségolène Royal: voiture ecolo et croissance verte par segolene-royal

Le conditionnement, en amont, des subventions publiques aux entreprises en serait l'un des leviers premiers.

Il en serait de même s'agissant des politiques,


[2/3] Débat Royal Vs Cohn-Bendit [25/03/2010] par segolene-royal-videos


[3/3] Débat Royal Vs Cohn-Bendit [25/03/2010] par segolene-royal-videos


S. Royal propose un Pacte d'Avenir pour les Jeunes par segolene-royal


Ségolène Royal envoye un chèque contraception par RichardTrois


Petite enfance : réponse de Ségolène Royal par segolene-royal


S. Royal : Intervention à l'Université sur... par segolene-royal

  • sécuritaires pour en finir avec le mythe du clivage prévention/répression :


Pour Royal, la gauche doit investir le thème de... par Nouvelobs

Réaffilier tous les citoyens, les délinquants, la France métissée, l'oligarchie, les ouvriers et le noveau prolétariat à la République du respect, des droits et des devoirs, à la laïcité par une démocratie sociale renforcée, jusque dans l'entreprise, en amont toujours, par des services publics anticipateurs, universels et de proximitéet par une démocratie participative assumée, tel aussi sera l'enjeu pour un socialisme au clair avec son héritage et enfin entré dans le XXIe siècle.

Comme le disent les auteurs du Président des riches, Pinçon et Charlot, le pire pour la France serait de voir succéder à l'oligarchie sarkozyste une social-oligarchie qui se contenterait de redistribuer le minimum vital aux plus démunis pour mieux renforcer le marché financiarisé qui dérégule et fait souffrir les peuples, mieux interdire l'érection d'un Etat impartial et d'une Justice véritablement indépendante, au service de tous, à égalité.

Et cela n'ira pas sans la construction des Etats-Unis d'Europe, le relèvement de la France dans le monde et la démocratisation de la mondialisationque prône Ségolène Royal, héritière en cela d'un Jaurès qui avait réussi à concilier le patriotisme et l'internationalisme, les luttes sociales et la démocratie !

Non Dominique Strauss-Kahn, "être de gauche" ce n'est pas "accepterla réalité" du marché comme vous le dites, pour corriger après coup les "injustices" qu'il provoque et génère intrinsèquement.

Etre de gauche, au XXIe siècle, c'est les anticiper, c'est resocialiser la finance, la remettre au service du bien commun, de l'économie réelle et c'est remettre au coeur de celle-ci la dignité humaine. C'est faire de la justice sociale la condition du développement économique démocratisé, renouvelé, à la source !

Tel est le choix pour la France de 2012. Maintien d'un satu quo libéral destructeur ou assomption d'un "socialisme jusqu'au bout", démocratique et républicain, patriote et internationaliste, responsable et solidaire, imaginatif et humain : la synthèse ségoléniste radicale mais optimiste!

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