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11 juin 2011

DSK, la thèse de l’accord

DSK, la thèse de l’accord

Dominique Strauss-Kahn. | Photo Shannon Stapleton / Reuters

Alors que les deux parties viennent de s’échanger leurs preuves respectives, la possibilité d’un accord pour éviter le procès n’a jamais été aussi forte.

Kahina Sekkai - Parismatch.com

Une négociation discrète au lieu d’un procès? C’est en tout cas l’hypothèse privilégiée par un ténor du barreau américain, Alan Dershowitz. Interrogé par «Le Figaro», il mise sur un accord «car il est dans l’intérêt des deux parties». Pour DSK, le bénéfice est évident: pas de procès, donc pas de condamnation. Il récupère caution et garantie, peut quitter les Etats-Unis sans inscription au casier judiciaire et est blanchi. Restent encore les séquelles médiatiques et le soupçon de culpabilité, qui sont tout de même une faible contrepartie en l’échange de la liberté. Pour Robert Zara, avocat au barreau de New York interrogé par «La Tribune», «l’avantage pour DSK est évident. Il éviterait le risque d’être condamné (…) Plus vite son cas sera résolu, mieux il se portera.»

Pour Nafissatou Diallo, éviter l’audience pourrait l’aider à oublier cet épisode qui a fait d’elle la femme de chambre la plus célèbre du monde. Elle n’aurait pas besoin d’aller devant un jury et de témoigner, raconter cette journée du 13 mai, le tout devant les caméras. Accepter l’accord, c’est un retour plus rapide à l’anonymat et à sa vie normale. Mais c’est surtout accepter une très forte somme d’argent –Me Dershowitz parle d’un montant de deux ou trois millions de dollars (entre 1,4 et deux millions d’euros) garantis. De quoi être à l’abri du besoin pendant quelques temps. C’est aussi se prévenir de tout retournement de situation en cas de condamnation: même si DSK est condamné à verser un dédommagement, il pourrait «très bien se déclarer insolvable». C’est en effet son épouse Anne Sinclair qui dispose des fonds. Et dans l’hypothèse, aujourd’hui tout à fait improbable, d’un divorce, l’argent que le pouvoir a sur les discussions serait ôté.

 

La question de la légalité

Cependant, passer un tel accord est impossible sous les yeux du procureur. Mais une négociation entre les proches de chaque partie, sans inclure les protagonistes présents à New York, est totalement envisageable. Par exemple, l’envoi d’un chèque par la famille de DSK à Paris vers celle de Nafissatou Diallo en Guinée. Méthode tout à fait possible, selon Me Dershowitz: «tout ce que [le procureur] peut faire, c’est menacer d’ouvrir une enquête pour obstruction à la justice». S’il est suffisamment discret, l’accord est donc une solution clairement envisageable.

Interrogé sur le discours tenu lundi par Kenneth Thompson, avocat de Nafissatou Diallo, qui plaçait l’intérêt de la victime avant tout accord, Alan Dershowitz est clair et net: «Il peut vouloir que justice soit faite, mais au bout du compte, l’argent est plus important». Il ne prend pas d’honoraire et ne sera payé que par un pourcentage touché par la victime. En acceptant un accord, il serait lui aussi garanti de toucher de l’argent, sachant qu’une condamnation de DSK n’est pas acquise d’avance, ses avocats Benjamin Brafman et William Taylor se préparant à mener une enquête ultra-complète pour mettre à mal les accusations et la réputation de la plaignante.

 

Une stratégie des deux côtés

Il se pourrait que les deux parties se servent des médias pour négocier: «Quand [Kenneth Thompson] a dit qu’il coopérait avec le procureur, c’était juste un message à la défense pour lui dire qu’il attendait une offre», selon l’habitué des tribunaux new-yorkais. Quant au duo engagé par Dominique Strauss-Kahn, il serait «dans l’exagération» des preuves qu’il détient pour innocenter son client, et ferait médiatiquement tout pour faire douter l’accusation et les pousser à la négociation.

Deux parties pour qui un procès serait à craindre, la négociation serait donc la thèse la plus plausible pour mettre fin à l’affaire. Pourtant, il ne faudra pas négliger le pouvoir du procureur. Cyrus Vance Jr, en poste depuis janvier 2010, pourrait utiliser une condamnation contre une personnalité aussi connue que Dominique Strauss-Kahn comme tremplin pour lancer une carrière politique, mais également comme atout majeur pour sa réélection à son poste. «Cy», comme surnommé dans la presse américaine, ne laissera rien passer pour ce que tous appellent «le dossier de sa carrière». En cas de procès, c’est à lui que reviendra la charge de faire condamner DSK. Et d’après Daniel Gotlin, un avocat new yorkais interrogé par le «Daily News», depuis l’élection de Vance Jr, «beaucoup de cas qui auraient dû être négociés ne le sont pas». Point final

 

PARIS MATCH

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