France-Soir séduit par «l’irrésistible» Aubry… comme Sarkozy?

Sur MARIANNE

Etonnante «une» de France-Soir ce mardi. Pour le quotidien, c’est sûr et certain, l’affaire est pliée : «Aubry va gagner»! Le quotidien nous analyse même longuement son «irrésistible ascension». Mais «irrésistible» doit être compris au sens second du terme : «qui séduit». À commencer par le journal d’Alexander Pugachev. Et peut-être aussi Sarkozy…

«Pourquoi Aubry va gagner ». France-Soir ne fait pas dans le détail ce mardi. Sa « une » ne laisse pas de place au doute. Ce n’est pas « Pourquoi Aubry “peut” gagner », ni même « Pourquoi Aubry “veut” gagner » (une formulation devenue possible depuis que la Première secrétaire s’est enfin autorisée à dire son « envie… de voir gagner la gauche »). Non, rien de tout cela. France-Soir a préféré opter pour l’affirmative. Courageuse décision du quotidien à près de quatre mois du second tour du scrutin organisé par le PS. Courageuse, car l’avenir peut contredire ce choix éditorial. D’ailleurs ce titre de « une » de France-Soir n’est pas sans rappeler l'improbable chanson de soutien à DSK lors des primaires 2006, Strauss-Kahn y va gagner. Avec le résultat que l’on connaît… Ou peut-être ce titre de « une » relève-t-il plus de l’incantation ?

En pages intérieures, outre un étonnant et long article nous présentant « l’autre visage de Martine Aubry », celui d’une fille normale (tiens, tiens, tiens…) qui « est une bonne vivante », « adore être en bande », parle fringues et participe même à des soirées « girly » (sic) avec ses amies Marylise Lebranchu et Adeline Hazan, France-Soir nous décrypte son « irrésistible ascension » , sondage Ifop à l’appui.

Ascension, il y a bien. Le maire de Lille progresse : +2 points par rapport à une étude réalisée fin mai chez les sondés « sympathisants de gauche » et +1 chez ceux qui se déclarent « sympathisants du PS » quand Hollande, lui, en perd respectivement 3 et 2. Ascension donc. « Irrésistible » ? Pour France-Soir, surtout, qui (après avoir tout de même précisé que « rien n’est joué ») conclut son analyse sur « les atouts d’Aubry » : « C’est une femme ; elle est aux commandes du parti ; elle a fait en sorte de n’avoir pas d’ennemi à gauche ; sa ville est une terre historique du socialisme ; elle a été, avec DSK, l’un des ministres phares de l’équipe Jospin de 1997 (la fameuse « dream team »). Enfin, au risque d’en avoir exaspéré plus d’un en chemin, elle sait ce que c’est qu’être chef : elle n’est pas toujours aimée, elle est respectée. »

Il en est un qui préfèrerait certainement avoir à en découdre avec Aubry plutôt qu’avec Hollande. C’est Nicolas Sarkozy. France-Soir cite d’ailleurs certains chiffres qu’au château, Patrick Buisson et consorts doivent regarder de près. Car si Aubry a « les faveurs des jeunes », des employés et des ouvriers, comme le relève le quotidien, Hollande, lui, murmure à l’oreille des « retraités (46%) », des « professions libérales et cadres supérieurs (39%) », mais aussi des artisans et commerçants (23%) et des professions dites « intermédiaires » (41%). En somme, l’électorat du candidat Sarkozy…

Comments

[viviane]

On ne serait même pas aller voter puisque la vedette, le miracle, l'homme providentiel, l'économiste fabuleux qui allait nous sortir de là serait candidat, et DSK, sans ouvrir la bouche, serait notre président ! Alors s'il avait suffit de croire les sondages et autres rumeurs, bêtises, monstruosités, il y a plus de 4 ans que j'aurai laisser tomber la nunuche de Poitou-Charente ! Seulement voilà, elle est là, plus forte que jamais et mr Sarkozy, lui la craint comme la peste. c'est un signe qui ne trompe pas.