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10 août 2011

Crise de la dette: les solutions de Mélenchon

  • Par Raphaël Proust
  • Publié le 09/08/2011 à 14H56, mis à jour le 09/08/2011 à 16H09
Le candidat du Front de gauche à la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon.

Le candidat du Front de gauche à la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon.

Ses prises de position radicales et sa crédibilité en économie pourraient lui bénéficier pendant la campagne

Il y a un an déjà, l’économie grecque menaçait d’entraîner toute la zone euro dans sa chute. Premières frayeurs et premières sorties médiatiques pour Jean-Luc Mélenchon. Clair et sûr de lui, celui qui n’était alors que co-président du Parti de gauche et député européen cultivait une certaine crédibilité en matière économique. Avec le retour en force de la crise de la dette, le candidat du Front de gauche à la présidentielle pourrait tirer profit de la constance de son discours et de son intransigeance face aux accords européens.

Sur son blog, sur les matinales des radios nationales, sur les plateaux de télé et sur le web, Jean-Luc Mélenchon s’était fait remarquer l’année dernière, lors de la première crise grecque, par sa différence de ton. Fustigeant le plan d’austérité "imposé" à la Grèce, le tribun du Parti de gauche parlait dette souveraine, agences de notation ou risque systémique avec une aisance singulière.

Le site web Arrêt sur images, emmené par Daniel Schneidermann, l’avait même confronté à deux économistes influents, invités réguliers des médias, Jacques Attali (par ailleurs directeur de PlaNet Finance) et Marc Touati (Directeur Général Adjoint de Global Equities). Le député européen s’y était montré à l’aise et déterminé à faire passer son message : les peuples ne paieront pas les pots cassés de la crise financière. "Je veux vous foutre la trouille !", lançait-il à un Marc Touati médusé. Le niveau de la dette ? Un problème secondaire. Son rôle de politique ? Dissuader les investisseurs de s’en prendre à la France par un discours radical et agressif.

Un discours qui semble de moins en moins marginal au fur et à mesure que l’Europe s’enfonce dans la dépression. "On est tous voués à devenir des Grecs !", clamait Mélenchon le 17 juin dernier sur les ondes de France Info. Une menace de la contagion que brandit également Jacques Attali, même si les deux hommes diffèrent sur les réponses à apporter à l’interminable crise financière.

 

Pour le co-fondateur du Parti de gauche, il faut "soumettre les marchés au contrôle politique et à la volonté des parlements". Mélenchon entend en finir avec la dépendance des Etats vis-à-vis des marchés financiers en permettant à la Banque Centrale Européenne (BCE) "de leur prêter directement à un taux identique ou plus favorable que celui qu'elle accorde aux banques".

Et face aux catastrophistes qui pressent le gouvernement de renflouer les finances publiques à tout prix pour apaiser les marchés, le candidat propose ni plus ni moins d’"annuler partiellement ou intégralement la dette". Une mesure drastique qui devrait aller de pair avec la fin des exonérations d'impôts "pour les plus riches", la taxation des revenus du capital "à la même hauteur que ceux du travail" et des transactions financières, la lutte contre la fraude fiscale et le blocage des flux spéculatifs.

Mélenchon ne rate pas l’occasion de remarquer, dans son blog, qu’on peut lire, "sous la plume de nos pires détracteurs", des idées "qui hier encore nous étaient reprochées comme la preuve de notre archaïsme". Et le candidat de citer un article du Monde dans lequel l’économiste Daniel Cohen explique qu’il faudrait "transformer la BCE en bombe nucléaire en l’autorisant à acheter de la dette d’un pays de l’euro". L’objectif : que l’Europe, aujourd’hui si impuissante, puisse "faire capituler le marché".

 

Jean-Luc Mélenchon aura en tous cas besoin de toute sa volubilité pour convaincre de sa crédibilité sur le sujet. Selon un sondage Ifop pour Sud-Ouest Dimanche publié le 7 août, près de la moitié des Français doute de la capacité de Nicolas Sarkozy, Martine Aubry et François Hollande à régler le problème de la dette.

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Commentaires
J
Très optimiste ;) Pendant des décennies on a volontairement appris au gens à ne plus penser que par ce qui brille... C'était une manoeuvre très efficace, il est très difficile de se dire que l'on a été aveugle pendant si longtemps, de le reconnaître et de changer une vision aussi imprégnée que cela.<br /> <br /> Seuls les "rebelles" de naissance ne se sont pas laissés gruger, ils sont minoritaires, hélas. Et c'est bien compréhensible, le bourrage de crâne et l'abêtissement sont des manoeuvres de sectes redoutables.
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J
et des prébendes, qui les animent. Mais j'espère que les Français comprendront qu'il y en a marre de nourrir des glandeurs (mandats multiples et indemnités sans faire le boulot qui s'y rattache...)<br /> et de nourir les gros pleins de soupe (finance mondiale et les politiques qui les servent).
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J
Aux US c'est encore plus compliqué, avec seulement 2 partis au pouvoir, il y en a forcément un des deux qui gagne... Ce pauvre OBAMA, on l'empêche de travailler depuis le jour où il a été élu... pour lui reprocher ensuite de n'avoir pas fait ce qu'il avait promis, en lui mettant le peuple à dos... il y a un manque de bon sens parfois par là-bas que j'ai de la peine à imaginer.<br /> <br /> C'était pareil chez nous lorsque l'on avait Ruth Dreifuss à la présidence en 1999, pour moi c'était l'une des meilleurs politiciennes qu'on n'avait jamais eu, elle avait de la bouteille, était proche des gens, mais avait aussi les deux pieds bien ancrés sur terre et apporté des propositions très concrètes qui ont été tellement modifiées au fil des séances par nos sages, qu'elles ne rimaient plus à rien... le résultat, on le voit aujourd'hui... Et maintenant tout le monde fait des gorges chaudes sur son mandat... Je trouve cela scandaleux.<br /> <br /> Ils font la même chose avec Obama, OK, on vous accorde cela, mais à ces conditions là... et c'est des mois de débats et de négociations pour obtenir chaque centimètre d'amélioration dénué de sa substance.<br /> <br /> La preuve par les actes oui, mais curieusement personne sur le net ne reconnaît les preuves que Segolène a apportées dans sa région... et une fois élue, va savoir si l'assemblée ne va pas faire obstacle à la plupart de ses propositions... par simple goût d'inertie.
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J
2 critères: la politique par la preuve (par ce qu'on a DEJA fait) et l'éthique. Il nous faut des politiques irréprochables. <br /> Ceci dit rien n'est gagné d'avance... regarde ce qui se passe aux USA: l'agence de notation complice des financiers et "républicains " (à la sauce américaine) essaie de "tuer politiquement" Obama pour les prochaines élections. <br /> Oui, y'a du boulot.
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J
On voit partout dans les commentaires des medias que les gens se plaignent du fait de ne pas voir de programmes et d'explications claires, cela doit devenir très difficile de jongler avec toutes ces contradictions pour les politiciens.<br /> <br /> Je crois que l'exaspération, comme tu dis, fait que quoi qu'il soit dit ou pas dit, la population n'a plus aucune confiance en la politique et qu'elle râle avant d'avoir écouté, par dépit.<br /> <br /> Il faut que cela change et très vite, sinon, les prochaines élections seront encore une catastrophe.<br /> <br /> J'ai mis un volet de 3 blogs sur la vision économique de Mélanchon, Ségolène et Jorion. Il y a très peu de commentaires, personne ne s'intéresse vraiment à la question sur ce site, seuls quelques-uns, dont un qui confond explications avec démagogie, populisme. Et d'autres en privé qui me disent ne plus croire en rien et que de toutes façons quoi que l'on vote on se fait avoir.<br /> <br /> C'est grave, grave, cette déprime politique.
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