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19 octobre 2011

Hollande ou la stratégie de l'édredon

Sur L'EXPRESS

Par , publié le 06/10/2011 à 17:36

 
Hollande ou la stratégie de l'édredon

Francois Hollande, le 1 octobre 2011.

REUTERS

François Hollande est-il un punching ball? Il encaisse les coups sans jamais les rendre. Que cache cette stratégie? Relève-t-elle d'une faiblesse de caractère? 

"La période n'est pas aux chochottes!" Mais qui Jean-Christophe Cambadélis visait-il en écrivant ceci sur son blog fin août lors des universités d'été du PS à la Rochelle. Même si l'auteur explique avoir visé "les amateurs de primaires émollientes", beaucoup y ont vu une attaque du candidat François Hollande

L'intéressé a laissé dire. Durant toute la primaire, l'ancien premier secrétaire du PS a évité l'affrontement avec ses camarades. Face aux critiques de ses propositions ou de sa personnalité, François Hollande a endossé le costume qu'il affectionne, celui du rassembleur ou du ciseleur de synthèse. De quoi agacer ses adversaires.  

Pendant le débat, mercredi soir, Martine Aubry lance sèchement: "On ne pourra pas battre une droite dure, si on est une gauche molle". Invité à répliquer ce jeudi matin sur France Inter, Hollande se dérobe encore. "Il faut de la gauche, après, il vaut mieux qu'elle soit efficace. Le problème n'est pas de savoir si elle doit être dure ou molle, elle doit être une bonne gauche", ajoutant avec un sourire en coin "n'être pas sûr qu'elle [Martine Aubry, ndlr] visait qui que ce soit". 

"Serein, zen et inaltérable"

Esquiver plutôt que rendre coup pour coup. Le favori des sondages refuse de se laisser entraîner dans ce piège, où il aurait sans doute plus à perdre qu'à gagner. "Pour être président, il faut montrer qu'on sait tenir ses nerfs" prévient la députée Aurélie Filipetti, qui juge François Hollande "serein, zen et inaltérable". Ses proches confient qu'il s'attendait à bien pire. 

Sur François Hollande les attaques semblent rebondir sans laisser la moindre trace. Fin août, Martine Aubry critique les dix années de gestion du PS par François Hollande. "Ce cadavre à la renverse, comme on qualifiait le parti socialiste quand je suis arrivée, est à nouveau sur pied". A nouveau, le député de Corrèze use d'une dérobade pour fuir la critique. "Je ne suis pas rancunier sinon je passerais mon temps à exhumer le passé et à repousser l'un, l'autre pour des comportements qui ne m'ont pas toujours paru à la hauteur des événements". 

Souvent, il préfère la parade de l'humour. Dans un documentaire, Ségolène Royal, son ex-compagne, le taxe de "notable" et ajoute "si on l'écoute, c'est 'dormez braves gens, on ne va pas changer grand chose". Mercredi soir, il dégaine une pirouette: "Mais nous sommes tous des notables (...) Et sur le fait qu'il faille dormir de temps en temps, je le confirme aussi, c'est nécessaire pour reprendre des forces." 

 

"C'est ni un mec gentil, ni un mec rond"

Cette facilité à encaisser les coups est-elle réellement une posture ou un trait de sa personnalité? "C'est son caractère, il n'a pas forcément envie répondre à ces provocations", prétend un de ses proches. 

Une élue engagée auprès de Martine Aubry voit les choses tout à fait différemment: "Son caractère un peu rond est le reflet de sa posture politique, incarner le centre-gauche. Mais fondamentalement, François Hollande est tout sauf un mec gentil et un mec rond." Pour elle, il a élevé au rang de ligne politique ce goût du compromis. Elle poursuit "l'art de l'esquive ne suffit pas à faire un bon candidat. Ce qui lui manque ce sont des convictions avant tout, une rage au ventre". 

S'il s'est forgé une image de rassembleur en tant que premier secrétaire, certains ont gardé un souvenir amer de son règne à Solférino. "Il humiliait beaucoup ceux qui n'étaient pas d'accord avec lui, notamment à la gauche du parti" avance cette habituée des bureaux nationaux. "Il a une grosse part de responsabilité dans le départ de Jean-Luc Mélenchon". Pousser ses camarades à bout, et si c'était ça la stratégie de François Hollande? 

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