Hollande veut remettre à plat ...
Le rassemblement continue ! Tel pourrait être le mot d'ordre de François Hollande. Passées quelques sueurs froides pour certains responsables du PS proche de Martine Aubry après sa défaite à la primaire, le bureau national du PS, qui s'est réuni hier soir, a vu Ségolène Royal réintégrer le « gouvernement » du parti et a, surtout, avalisé la mise en place d'une nouvelle organisation. Alors que, dans l'entourage de François Hollande, certains voulaient « forcer la porte » de Solferino, le candidat du PS pour 2012, ne voulant pas que sa victoire soit ternie par le combat pour le contrôle du parti, a demandé des aménagements « a minima ».
« Le plus important concerne les négociations avec les partenaires en vue de 2012, en premier lieu les écologistes », explique un membre de l'équipe de François Hollande. « Il était impensable que notre candidat soit exclu des discussions comme c'était le cas avant, insiste le député Michel Sapin, très proche du candidat. Il s'agit d'établir les conditions de fond et de forme d'une future majorité présidentielle. » Un autre de ses soutiens précise qu' « il n'y aura pas d'accord électoral s'il n'y a pas d'accord de programme » avec les écologistes. La direction d'Europe Ecologie-Les Verts avait beaucoup misé sur l'élection de Martine Aubry. « François Hollande a déjà fait un grand pas dans leur direction » en proposant le même effort de réduction de la part d'électricité d'origine nucléaire que nos voisins d'outre-Rhin (de 75 % à 50 % d'ici à 2025), mais il « n'ira pas » jusqu'à promettre « la sortie du nucléaire ». « On veut gouverner avec les écologistes mais pas à n'importe quel prix ! » explique l'un de ses proches qui ajoute, malicieusement, qu'Eva Joly est créditée de quelque 5 % dans les sondages d'intentions de vote au premier tour de la présidentielle, contre 30 % environ pour François Hollande.
Concrètement, le « hollandais » Bruno le Roux conduira désormais avec l'« aubryste » Christophe Borgel les négociations sur la partie électorale. Michel Sapin coordonnera avec Laurence Rossignol, proche de Martine Aubry, les discussions de fond avec les Verts et travaillera avec Guillaume Bachelay sur l'ensemble du programme.
Les autres changements au sein de la direction du PS seront plus discrets. Contrairement à certaines rumeurs répandues lundi, le porte-parole du PS, Benoît Hamon, soutien de Martine Aubry, conserve ses fonctions et continuera à faire le point presse hebdomadaire le lundi. « Cela passera toutefois par une coordination des paroles publiques du parti et du candidat », précise Michel Sapin. « On verra ensuite comment cela s'articulera avec le porte-parole de François s'il en a un », ajoute-t-il. Avant-hier, le Parti socialiste et François Hollande ont émis, chacun de leur côté, un communiqué après la libération de Gilad Shalit avec des tonalités différentes en ce qui concerne le « versant » palestinien.
Enfin, alors qu'il avait été un temps question de « doublonner » le poste de secrétaire national chargé de la trésorerie, il ne semble plus en être question : Régis Juanico, soutien de Martine Aubry, gardera seul les cordons d'une bourse qui s'est enrichie de plus de 1 million d'euros à l'issue de la primaire.
Renaud CZARNES
Journaliste
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