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23 octobre 2011

François Hollande, les Voleurs et l'Âne

Publié le dimanche 23 octobre 2011 à 11H00 -

 

Fable. Il y a plusieurs façons de décrypter la victoire de François Hollande à la primaire socialiste. Pour ma part, j'aimerais reprendre la fable de La Fontaine, Les voleurs et l'âne afin de voir comment les voleurs Fabius et Strauss-Kahn qui avaient tout manigancé dans l'ombre se sont fait avoir.

Je redonne l'argument au demeurant simple :

« Pour un Âne enlevé, deux voleurs se battaient :
L'un voulait le garder ; l'autre le voulait vendre.
Tandis que coups de poings trottaient,
Et que nos champions songeaient à se défendre,
Arrive un troisième Larron
Qui saisit Maître Aliboron. »
On pourrait en déduire que l'on trouve toujours plus voleur que soi. Ou que bien mal acquis ne profite jamais. Ou que l'on ne saurait fonder son droit de propriété sur un vol. D'autant que La Fontaine rajoute au cas où l'on n'aurait pas compris le caractère symbolique voire politique de l'histoire :
« L'Âne, c'est quelque fois une pauvre Province.
Les voleurs sont tel ou tel Prince. »
L'Âne et le congrès de Reims
Alors si la fable en question s'applique à la politique, elle doit pouvoir s'appliquer au Parti socialiste. Revenons au dernier congrès du PS à Reims en novembre 2008 et admettons que L'Âne soit le PS. Rien d'injurieux de ma part. Après tout le Parti démocrate américain (c'est un peu la gauche américaine) a bien pour emblème cet animal (l'éléphant étant l'emblème du Parti républicain). En novembre 2008, rappelez-vous, le propriétaire de l'Âne s'appelle François Hollande. Il est alors pour quelques jours encore le secrétaire général du parti, fonction qu'il a exercée durant onze longues années, un record de longévité ! Ceux qui apparemment rêvent de posséder l'Âne ont pour nom Bertrand Delanoë, Ségolène Royal, Benoît Hamon…
Bertrand Delanoë qui pense emporter l'Âne de manière honnête (il a les sondages pour lui, le nigaud !) en est pour ses frais. Il est roulé dans la farine par Martine Aubry qui au dernier moment se présente à son tour contrairement à ce qu'elle avait laissé entendre. Jusque-là rien à redire, enfin presque si l'Âne était enlevé à la loyal (et aussi à la Royal), autrement dit aux enchères électorales. Il n'en est rien. Martine Aubry l'emporte sur Ségolène Royal après des fraudes substantielles.
« Tout sauf Delanoë » !
On croyait avoir identifié la voleuse d'Âne, Martine Aubry. C'était sans compter ceux qui s'agitaient dans l'ombre pour contrôler le baudet. Les voleurs de voleurs d'Âne ont pour nom Laurent Fabius et Dominique Strauss-Kahn, eux-mêmes secondés par les Pieds Nickelés Claude Bartolone et Jean-Christophe Cambadélis.
Commentaire de Delanoë longtemps après les faits dans le livre « Tous les coups sont permis » de Renaud Dély et Henri Vernet : « Aubry, Strauss-Kahn et Fabius se sont dit : « On ne peut pas laisser Bertrand prendre le parti. Avec son mode de management, sa popularité dans l'opinion, on mettrait sur orbite un nouveau concurrent impossible à arrêter pour l'Elysée. » Alors ils se sont coalisés pour me faire barrage… »
Commentaire des auteurs : le « tout sauf Royal » cacherait un « tout sauf Delanoë ». Car l'opération de Reims a un but et un seul : éliminer les concurrents potentiels pour permettre à Strauss-Kahn de s'installer sur le baudet le moment venu et de gagner l'élection présidentielle. Le fameux pacte dit de Marrakech aurait dû tout simplement et plus justement s'appeler « le pacte de Reims », ou mieux encore : « Le pacte de l'Âne ».
Le retour du propriétaire
La suite, on la connaît. A force de fréquenter l'âne, on le devient un peu (Asinus asinum fricat, dit le proverbe latin !). Lors d'un séjour au Sofitel de New York, Dominique Strauss-Kahn ému par la femme de ménage Nafissatou Diallo entonne ce poème d'Apollinaire sorti tout droit du livre Les 11.000 Verges où l'âne est célébré pour sa vigueur.
« Tes mains introduiront mon beau membre asinin
Dans le sacré bordel ouvert entre tes cuisses
Et je veux l'avouer en dépit d'Avinain
Que me fait ton amour pourvu que tu jouisses. »
Nafissatou qui n'a pas lu Apollinaire apprécie peu. Action en justice. C'en est fini de l'ambition présidentielle de DSK. L'Âne étant désormais libre, Martine Aubry l'enfourche tel le Sancho Pança moyen pour faire sa campagne primaire jusqu'à tomber de L'Âne le 16 octobre dernier. Il ne restait plus qu'à l'ancien propriétaire François Hollande, qui avait assisté en silence à toute la scène, de saisir Maître Aliboron par la bride pour aller doucement à la présidentielle.
Bruno Testa
btesta@journal-lunion.fr

 

Mon commentaire: peu crédible, mais jolie prouesse du fabuliste moderne...

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