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28 mars 2012

La vague Mélenchon à marée haute à Lille (VIDÉO)

mercredi 28.03.2012, 05:30- PAR DOMINIQUE SERRA

Vingt mille personnes, certaines restant à l’extérieur, hier à Lille pour entendre le tribun Jean-Luc Mélenchon, sa croisade anti-FN et ses mises en garde au PS. PHOTOS PATRICK DELECROIX ET CHRISTOPHE LEFEBVRE Vingt mille personnes, certaines restant à l’extérieur, hier à Lille pour entendre le tribun Jean-Luc Mélenchon, sa croisade anti-FN et ses mises en garde au PS. PHOTOS PATRICK DELECROIX ET CHRISTOPHE LEFEBVRE
 
| PRÉSIDENTIELLE |

Le grand plateau de Lille Grand Palais était trop petit hier soir à Lille pour Jean-Luc Mélenchon et ses partisans. Douze mille personnes à l'intérieur, beaucoup d'autres dehors sur un parvis que le pape laïc du Front de gauche est venu saluer du balcon avant de fendre la foule, comme poussé par une vague vers le micro.

(vidéo )

 

Dans l'immense salle, l'heure est grave mais l'ambiance à la fête. Les drapeaux rouges ont repris des couleurs. La foule patiente, dense, compacte. Dans ce public populaire, la part des jeunes l'emporte. En guise de tour de chauffe, pendant que défilent sur des écrans géants des clips pédagogiques, on siffle les riches, Marine Le Pen et Nicolas Sarkozy. On applaudit les valeurs de la Révolution française et de la Résistance. Pour l'atmosphère, les plus anciens se souviennent des meetings du programme commun.

Croisade anti-FN

Comme dépassé et heureux de l'être par une telle contagion militante, Jean-Luc Mélenchon commente : « La rivière est sortie de son lit. » Il revient sur la semaine écoulée. en commençant par sa démonstration de force de la Bastille. Il tire ses leçons des tueries de Toulouse et Montauban : « Nous n'avons pas laissé le vaccin du racisme se répandre, le peuple de France ne veut pas de guerre ethnique... la France a remporté une grande victoire, le tueur en série n'est arrivé à rien et les chacals du FN non plus. » La croisade anti-FN occupe toute la première partie du propos. « Aidez-nous à être devant elle, aidez-nous à débarrasser la France de cette organisation politique pourrie.

 » Puis Jean-Luc Mélenchon se projette dans l'ultime ligne droite, ses prochains meetings et le premier tour : « Quand nous sommes si nombreux, nous faisons plus qu'une campagne électorale, l'insurrection citoyenne est en marche. » Vient ensuite le temps du programme, le SMIC à 1 700 euros : « Nous demandons des paies dignes et honnêtes. » Le retour de la retraite à 60 ans qui selon ses calculs provoquerait 130 000 embauches dès la première année, la fin de la défiscalisation des heures supplémentaires.

Mise en garde au PS

Il plaide pour une protection européenne contre le dumping social - « C'est un autre monde qu'il faut construire, nous en avons les moyens » - puis défend le système de protection sociale : « Il n'y a pas d'assistés en France, il n'y a que des gens solidaires. » Le virage écologique à venir n'est pas oublié : « Si tout le monde voulait vivre comme les Français, il faudrait deux planètes et demie, nous ne les avons pas. » Mélenchon le rebelle invite à « briser les chaînes qui font qu'on s'habitue à subir ». En direction du PS, le tribun adresse une mise en garde en forme de grosse colère. À Jérôme Cahuzac, conseiller de François Hollande, il lance : « Notre ambition ce n'est pas des sièges, c'est la révolution citoyenne. » Au candidat socialiste il reproche « des actes de division à gauche » et reconnaît qu'entre PS et Front de gauche, les désaccords sur le programme restent de taille.

Certes, l'objectif prioritaire affiché reste de « battre Sarkozy » mais pour reprendre une formule célèbre de Georges Marchais, on devine qu'à gauche d'ici au 6 mai puis aux législatives « l'union sera un combat ». Avec d'autres mots, Pierre Laurent, l'actuel n° 1 du PC avait délivré le même message : « Nous ne sommes pas la voiture balai du PS, nous sommes en train de devenir la locomotive de toute la gauche. » Après 80 minutes de discours, la locomotive Mélenchon est rentrée en gare en quittant l'estrade sur un poème d'Eluard.

ZOOM

 

Des records…
Dans l'après-midi, Fabien Roussel, secrétaire fédéral Nord du PCF, déclarait s'attendre à 12 000 personnes. Dont 106 bus (6 000 sympathisants) affrétés par le PCF. Pour sa part, le 23 février, Nicolas Sarkozy a rassemblé 10 000 sympathisants dans ce même Grand Palais, mais dans une autre configuration. Et le dernier meeting à « près de 20 000 personnes » dans la région remonte à celui de Ségolène Royal le jeudi 3 mai 2007, pour son avant-dernier meeting (le dernier grand) d'entre les deux tours. Quant à Lionel Jospin, il avait été acclamé par 12 000 supporteurs en 2002. Comme un défi lancé par Jean-Luc Mélenchon à François Hollande, qui a choisi de tenir meeting le 17 avril.

Entre six et sept fois Marie-George Buffet
C'était le 10 avril 2007. Marie-George Buffet, candidate du PCF (on ne parle pas encore de Front de gauche, créé en 2009), rassemblait 3 000 sympathisants au Zénith de Lille. Jean-Luc Mélenchon a donc, lui, été acclamé par près de 20 000 personnes. Soit un peu moins de sept fois plus. Sachant que la candidate a obtenu 1,93 % au premier tour, au prorata, cela donnerait 14 % dans les urnes à Mélenchon. Peu ou prou ce que lui donnent les sondages ces derniers jours. Après, comme il l'a longtemps dit, les sondages…

Une chanson et un slogan d'ici
Pierre Laurent a rappelé que « L'humain d'abord » était un slogan imaginé par Franck Vandecasteele, chanteur de Marcel et son orchestre. Quant à l'hymne du Front de gauche, il vient aussi du Nord. On lâche rien est une chanson d'HK et les Saltimbanks, ex-Ministère des affaires populaires. Hier, ça a été repris en choeur. Et l'artiste a même eu le droit de chanter à la Bastille. 

 L. D.

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