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30 mars 2012

Oui, les inégalités ont bien favorisé la crise

 
Jeudi 29 Mars 2012 à 05:00 | Lu 5829 fois I 8 commentaire(s)

 

Laurent Pinsolle
Porte-parole du parti Debout la république dirigé par Nicolas Dupont-Aignan, ancien président...

 

C'est une théorie qui commence enfin à se faire entendre, bien qu'elle ne soit pas nouvelle : les inégalités sociales ont peut-être un rapport avec la crise. Elles étaient d'ailleurs également très fortes avant celle de 1929.

 

(Brooklyn, maison à vendre - RICHARD B. LEVINE/NEWSCOM/SIPA)
(Brooklyn, maison à vendre - RICHARD B. LEVINE/NEWSCOM/SIPA)
Le fait que le niveau des inégalités ait battu le record de 1929 en 2007, juste avant une grande crise financière fait réfléchir les économistes. De plus en plus d’entre eux affirment qu’il y a un lien entre les inégalités et les crises financières, comme le rapporte The Economist.
 
 
Ce qu’en disent des économistes
L’hebdomadaire britannique rapporte plusieurs travaux qui soutiennent cette thèse. Raghuram Rajan, de l’université de Chicago, affirme que du fait de la baisse du pouvoir d’achat des classes moyennes et populaires par rapport aux classes supérieures, l’Etat a laissé se développer le crédit pour leur permettre de compenser le décalage. Rajan souligne le rôle de Fannie Mae et Freddie Mac dans la bulle des subprimes, même s’il y a débat du fait du rôle des banques privées.
 
The Economist cite ensuite une étude de deux économistes du Fonds Monétaire International, Michael Kumhof et Romain Rancière. Pour eux, la croissance des inégalités mène systématiquement à une crise financière. En effet, la pression du capitalisme actionnarial sur les entreprises pousse à la compression des salaires, ce qui incite les ménages à emprunter pour maintenir leur pouvoir d’achat, créant une bulle en augmentant l’effet de levier du système financier.
 
Puis, il cite une autre étude de deux économistes de l’université de Chicago, Marianne Bertrand et Adair Morse. Ils ont étudié l’évolution de la consommation des ménages en fonction de leurs revenus. Ils en ont conclu que celle des ménages modestes est influencée par celle des ménages aisés. Par conséquent, si les revenus n’évoluent pas de la même manière, cela est compensé par un recours plus important à l’emprunt ou aux dépenses publiques.
 
 
Une histoire connue
Cette théorie n’est pas nouvelle. Dans son livre sur la crise de 1929, James Kenneth Galbraith soutient la même chose. Pour lui, la croissance des inégalités déforme les marchés. En effet, les ménages aisés consomment une part moins importante de leurs revenus et en placent une plus grande partie. Résultat, une augmentation des inégalités tend à augmenter la demande de placements, ce qui créé un déséquilibre sur les marchés financiers où l’offre ne suit pas.
 
Du coup, les prix des actifs ont tendance à monter, créant une bulle financière et immobilière. L’effet est encore renforcé par le fait que les classes moyennes et populaires tendent alors à s’endetter  pour compenser la stagnation (relative ou non) de leurs revenus, que ce soit pour leur consommation ou pour l’achat de leur logement. Assez naturellement, l’augmentation de l’endettement créé des déséquilibre qui peuvent alors provoquer une crise financière.
 
Bref, pour un développement économique préférable, il est largement préférable que la croissance économique soit bien répartie. Bref, la poursuite de l’augmentation des inégalités est un facteur de plus qui devrait provoquer une nouvelle crise dans les années à venir.

 

Oui, les inégalités ont bien favorisé la crise
Retrouvez Laurent Pinsolle sur son blog.
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