Hollande, social-traître ? Il a bien raison

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18 Juin 2012 Par Zutine

D'aucuns s'inquiètent, après la "vague rose" du 17 juin, que François Hollande ne tourne le dos à ses promesses : son soutien aux démocrates alliés à la droite sur la télévision grecque a provoqué des frissons. De même, auparavant, l'animosité agressive contre Mélenchon à Hénin-Beaumont, avec la participation de Martine Aubry, avait surpris : n'était-ce pas le FN et Marine Le Pen qui auraient dû plutôt subir cette agression ?
Me voilà avocat du diable : ce type, sous ses dehors bonhomme et sans caractère, a raflé toutes les autorités françaises depuis 4 ans. Pourquoi changerait-il d'attitude ?

Si on excepte 1945 (et il y avait de quoi !), la France n'a jamais été à gauche depuis. En 54, avec la SFIO, Mitterrand et Guy Mollet, c'est la guerre d'Algérie. De Gaulle, lui, a eu le culot de changer de République. Pas pour le meilleur, certes, puisqu'un demi-siècle plus tard, on vit toujours avec la même Constitution.
Les 14 ans de Mitterrand et les 4 ans de Jospin ? L'abolition de la peine de mort, les 35 heures, soit. Mais en quoi la Gauche française, depuis les années 80,  a-t-elle jamais lutté contre la Finance, la spéculation, les privatisations (un record, même !), les paradis fiscaux, les exploitations odieuses des ressources africaines, les prérogatives honteuses des banques privées face à des FMI ou BCE complices ?
Je dirai merci au pitoyable Sarkozy; grâce à lui et lui seul, la Gauche possède tous les pouvoirs en juin 2012 : la Présidence, le gouvernement, le Parlement, les Régions, les grandes villes, les conseils Régionaux et Généraux, les Communautés d'Agglomération...
A la place d'Hollande, même si je toussoterais sur mon autorité  familiale, je me dirais : "Bien joué mon gars !".
Et vous voudriez qu'il aille s'encanailler avec un Front de Gauche mené par un emmerdeur ou un Syriza qui conteste les banques françaises (et autres) impliquées en Grèce, les mensonges de Goldman Sachs (qui contrôle l'Italie, l'Espagne et la BCE) et le hold-up du FMI ?
Il serait inconscient. Alors, "social-traître"?. Bien sûr, cela fait 60 ans que cela dure. Mais c'est complètement justifié : "Moi, jusqu'ici, j'ai tout bon", doit se dire Hollande en se rasant le matin. Et il a bien raison.

A lire:   Social traître un jour?

Comments

[viviane]

il attends quoi le bloggeur traître de Médiapart, il constate et après, il se croise les bras et attends quoi exactement, la guerre !