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7 avril 2013

"Certains services de l'Etat connaissaient le compte Cahuzac"

Sur @si

 

 

Mediapart et les autres : Arfi, Macke, Collombat débattent

Les aveux de Jérome Cahuzac, mais aussi les révélations de plusieurs journaux sur les paradis fiscaux, provoquent une onde de choc en France, dans les milieux politiques mais aussi dans les médias. Pour les journalistes français qui ont accueilli au départ avec un certains scepticisme les révélations de Médiapart, il est l'heure de se repasser le film en arrière et de se demander s'ils auraient pu faire plus et  mieux. Et si oui, comment? Sur notre plateau, Fabrice Arfi, journaliste à Mediapart, Gaëlle Macke, journaliste pour le magazine Challenges, et Benoit Collombat, journaliste à France inter.

L'émission est présentée par Daniel Schneidermann, préparée par Laure Daussy
et déco-réalisée par Mireille Campourcy et François Rose.

 

Voir la vidéo du débat: ICI (abonnés)

 

Macking-of et résumé :

Mediapart avait finalement raison. Et pourtant le site a été parfois attaqué par certains journalistes, sur la crédibilité de ses sources, ou le manque de preuves. Pour l'émission, nous avons donc tenté d'inviter le critique en chef, Jean-Michel Aphatie, qui a décliné, nous renvoyant vers l'explication qu'il a écrite sur son blog. Refus de venir aussi pour Laurent Valdiguié, du JDD et Marie-France Etchegoin du Nouvel Obs, qui avaient tout deux relayé des informations tendant à innocenter Cahuzac, on en parlait ici et ici. Jean-François Achili, ex-France inter, maintenant à RMC, qui parlait sur son blog d'un "dénouement favorable en vue", n'a pas pu venir non plus. Nous avons donc invité Gaëlle Macke, que nous voyons interviewer Cahuzac lors d'un reportage sur France 5, ainsi que Benoit Collombat, enquêteur à France inter, qui a rencontré Cahuzac lors d'un déjeuner au ministère avec d'autres journalistes de sa rédaction.

Commençons justement par ce déjeuner. Collombat en est ressortit en éprouvant un "malaise" face à la défense de Cahuzac. Il a réalisé un papier pour sa radio sur le sujet. Comment Collombat a-t-il travaillé sur cette enquête ? Son obsession, la "valeur ajoutée". Or là, l'info est énorme, souligne-t-il, difficile donc de trouver mieux. Macke souligne le manque de moyens de sa rédaction, et le fait que beaucoup de journalistes, rubricards, sont contraints de suivre l'agenda de leur spécialité et ne peuvent se consacrer plusieurs mois à une enquête. Mais elle avance aussi une autre explication : le problème viendrait aussi de la stratégie de com de Mediapart, qui se pose en donneur de leçons. "L'information serait sortie dans le Monde, cela aurait eu un impact plus important" dit-elle.

Collombat souligne le rôle important de la communicante de Cahuzac, Marion Bougeard, ancienne de Euro RSCG. Elle a procédé à un travail de sape de Mediapart auprès des autres journalistes, glissant que ceux qui accréditaient l'enquête de Mediapart étaient adeptes de la théorie du complot, souligne Collombat. Elle a même été plus loin, souligne Arfi. "Elle a colporté des rumeurs sur mon père, ancien policier de la brigade financière, sous-entendant que ce serait un ripou". Macke raconte que Bougeard est intervenu effectivement auprès de Challenges pour glisser ces rumeurs. Stéphane Fouks, patron de Euro RSCG avait également essayé de dissuader Arfi de publier l'article, raconte-t-il sur le plateau.

Pour Collombat, l'affaire est un peu "le miroir de l'état de notre profession" : "le journalisme d'investigation est sous perfusion aujourd'hui, et les journalistes ont baissé les bras face au pouvoir économique", estime-t-il.

Dans cette affaire, Arfi nous dévoile une info. Il a mutualisé son enquête avec d'autres quotidiens, plusieurs hebdos, des journalistes étrangers. Tous se retrouvaient une fois par semaine dans le même café pour échanger leurs infos. Et pourtant, rien n'est sorti. Pourquoi? En cause, cette "musique poisseuse du Où sont les preuves?". Leur rédaction considérait que leurs preuves n'étaient pas suffisantes. "On a davantage confiance dans un démenti d'un ministre que dans l'enquête d'un journaliste" déplore Arfi. Pourtant, "certains journalistes avaient des infos plus spectaculaires que moi sur le compte suisse". Quelles infos? "L'existence de ce compte était connue de certains services de l'état depuis le début des années 2000", affirme Arfi. Mais sans vouloir l'écrire pour l'instant. Collombat a des éléments qui vont dans le même sens, mais doit aussi encore croiser ses informations.

 

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