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4 mai 2013

5 Mai. Eva Joly "Je crois à la société mobilisée "

Sur l'HUMANITE

 

Politique - le 3 Mai 2013

 

 

 

Eva Joly, députée européenne d’Europe Écologie-les Verts, participera avec de nombreux militants écologistes à la manifestation du 5 mai qui doit être, selon elle, un point d’appui pour une autre politique.  

 

 

Vous avez été candidate 
à la présidentielle en 2012. Votre présence le 5 mai vous met-elle en porte-à-faux avec
la participation des écologistes 
au gouvernement ?

Eva Joly. Nous sommes partie prenante d’une coalition. Nous avons un devoir de solidarité auquel je m’astreins bien volontiers. Mais la participation des écologistes au gouvernement ne vaut pas quitus. Il est normal et nécessaire de chercher à influencer la politique menée. La manifestation du 5 mai n’est pas une mobilisation antigouvernementale, elle doit être un point d’appui pour mener une autre politique. Je crois à la société mobilisée. Pourquoi devrions-nous nous taire alors que la colère gronde ? Je ne me sens pas en porte-à-faux avec le peuple de gauche, et c’est bien là l’essentiel.

Il y a un an, Hollande gagnait 
la présidentielle. Quelle appréciation portez-vous sur cette année 
de présidence ?

Eva Joly. François Hollande doit retrouver l’esprit du Bourget. La majorité doit s’atteler plus fortement à lutter contre le pouvoir de la finance. De manière générale, le gouvernement pèche souvent par timidité. Pourquoi extraire du champ de compétences de la loi sur les class actions, les questions de santé et d’environnement ? Pourquoi s’obstiner sur le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, aussi aberrant écologiquement qu’économiquement ? Pourquoi ne pas voter le texte présenté par le Front de gauche sur l’amnistie sociale ? Pourquoi avoir adopté un texte si faible sur la loi bancaire ? Cette majorité manque d’audace.

Le président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, parle de « nouveau temps du quinquennat ». 
Pensez-vous qu’un changement 
de cap du gouvernement soit nécessaire et, si oui, dans quel sens ?

Eva Joly. Il faut accélérer le rythme et amplifier les réformes. Je vois trois priorités : engager de toute urgence la transition écologique en commençant par une nouvelle politique énergétique pour lutter contre le réchauffement climatique. Réformer les institutions pour rendre du pouvoir aux citoyens et lutter contre les affaires. Et faire de la question européenne un enjeu majeur, en menant l’offensive contre l’Europe libérale.

Le gouvernement critique l’Europe 
de l’austérité et l’Allemagne, 
mais il a signé, en 2012, le traité Sarkozy-Merkel sans en changer une ligne. N’y a-t-il pas une contradiction ?

Eva Joly. J’ai dit à l’époque mon opposition au traité. Mais nous n’en sommes plus là ; ce qui se joue, c’est la nécessité d’entamer enfin le bras de fer pour une réorientation de la construction européenne. Je ne veux pas d’un front anti-allemand, mais d’un bloc contre l’austérité. Cela passe notamment par le rejet, par le Parlement européen, du projet de budget européen qui est un budget d’austérité, sans vision autre que comptable. La gauche française peut jouer un rôle décisif dans cette bataille, mais elle doit sortir de ces postures. Arrêter de faire croire qu’une réorientation a été enclenchée, sans pour autant tomber dans une confrontation de façade. Notre objectif doit être de chasser la droite européenne du pouvoir, et cela passe par les élections européennes de 2014.

Des militants écologistes seront présents le 5 mai, le responsable d’EELV, Pascal Durand, discute avec Pierre Laurent et Jean-Luc Mélenchon. Souhaitez-vous que cela permette 
de nouveaux rassemblements 
pour faire réussir la gauche ?

Eva Joly. Le 5 mai ne doit pas être instrumentalisé par quiconque. Je ne crois pas aux dynamiques d’appareil. Ce qu’il faut faire, c’est dégager des alliances concrètes au Parlement ou dans les luttes de terrain, autour de sujets mobilisateurs pour l’ensemble des forces de la gauche et de l’écologie. La gauche ne réussira pas si elle entérine la séparation entre gauche
de gouvernement et gauche radicale. Je plaide pour une majorité rouge, rose, verte.

 

Entretien réalisé par M. St.

 

 

 

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