Manuel Valls a mis les choses au point. Lors de son discours d'inauguration du Forum international de la cybersécurité (FIC), le ministre de l’Intérieur a précisé le cadre de la collaboration entre Twitter et les autorités françaises.

Comme le souligne le blog Pas très Net, du journaliste du Monde Yves Eudes, Manuel Valls n'a pas hésité à reprendre le cas Dieudonné pour expliquer son "refus de la banalisation des discours de haine". Et de préciser l'exemple de Twitter.

Le gel de données sans aviser les utilisateurs

"Grâce à la concertation conduite avec cet opérateur, des engagements de sa part ont pu être obtenus, concernant la suppression des contenus illicites. Twitter a mis en place des techniques permettant de restreindre l'affichage de contenus prohibés dans les seuls pays où ils sont illicites. Je pense aux contenus xénophobes et discriminatoires, illicites en France, mais pas aux Etats-Unis", a déclaré le ministre.

La collaboration semble très active entre la filiale française du réseau social et les autorités : "Twitter s'engage à procéder au gel des données d'enquête sur simple courriel, sans aviser les utilisateurs si les enquêteurs demandent expressément à ce que ces mesures restent confidentielles". De quoi aller plus loin qu'aux Etats-Unis par exemple où Twitter a obtenu le droit de prévenir les utilisateurs concernés pour qu'ils puissent préparer leur défense.

Déréfencement des hashtags illicites

D'après le ministre, Twitter peut également exercer "un déréférencement des hashtags à succès, mais illicites, quand ils apparaissent dans les "Tendances" de sa page d'accueil - l'objectif étant de"limiter leur résonance (…) De telles mesures ont déjà été prises à la demande des autorités ou d’associations françaises telles que SOS Homophobie."

Ces précisions font également écho à une précédente affaire. En 2012, l'Union des étudiants juifs de France s'était plainte auprès de Twitter d'une vague de tweets antisémites signalés par le hashtag #UnBonJuif. Le réseau social avait finalement accepté de supprimer les tweets incriminés.