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19 juillet 2014

UKRAINE - Avion abattu en Ukraine : la tragédie qui change tout

MIDI LIBRE

Avion abattu en Ukraine : la tragédie qui change tout

il y a 3 heures 2 MIDI LIBREL 'avion a-t-il été abattu par des séparatistes ukrainiens ? La communauté internationale réclame une «enquête complète, minutieuse et indépendante » afin de faire toute la lumière sur cette tragédie. 

Tragique erreur des rebelles qui pensaient viser un avion ukrainien alors qu'ils venaient déjà d'en abattre un autre ? La catastrophe de l'avion malaisien, probablement abattu par un missile sol-air dans l'Est de l'Ukraine, suscite l'indignation. Si l'enquête parvient à identifier les auteurs du tir, son résultat aurait un impact décisif sur le conflit qui déchire l'Ukraine, opposant Kiev aux séparatistes prorusses alliés de Moscou.

1 L'hypothèse n°1 : une frappe des prorusses

Des messages affichés - et parfois rapidement enlevés - sur des sites internet rebelles et des conversations interceptées par les services de sécurité ukrainiens laissent penser que l'appareil a pu être abattu par erreur par les rebelles, qui l'auraient pris pour un avion militaire ukrainien. Si cette hypothèse, à traiter avec prudence dans le contexte d'une violente guerre de propagande, se confirmait, la position des séparatistes et de leur allié Vladimir Poutine s'en trouverait considérablement affaiblie face au monde entier.

Visaient-ils un Illiouchine ?

Peut-on confondre un avion civil et un avion militaire ? Les experts sont divisés. Yves Barillé, porte-parole du fabricant européen de missiles MBDA, juge impossible une telle confusion : « Tout avion volant dans l’espace aérien est identifié par son transpondeur - un système qui permet de diffuser un code signalant si c’est un avion civil. »

Mais « tout dépend du type d’avion ! », lance Philippe Migault, de l’IRIS. « On ne peut confondre un Antonov 26 avec un Boeing 777, c’est absolument impossible. Ça vole deux fois moins vite et deux fois moins haut. En revanche, un Iliouchine 76, on pourrait », dit-il.
Chercheur au Royal United Services à Londres, Igor Soutiaguine plaide pour une telle hypothèse. Selon lui, le pilote de l’appareil assurant le vol MH17 « a dévié de sa route, un peu plus au sud, où un avion militaire ukrainien était en vol à cette heure précise ». L’appareil, un IL-76, « est approximativement de la taille d’un Boeing. Il est très lourd, très gros et, sur un écran radar, le signal envoyé serait à peu près le même ».

Tous les spécialistes s’accordent sur le fait que le missile probablement à l’origine de la tragédie était d’un modèle sophistiqué. « Un avion civil volant à environ 30 000 pieds (10 000 mètres) serait très au-delà de la portée de tir d’un système portable, qui peut toucher des cibles allant jusqu’à 10 000 pieds », dit Doug Richardson, du Jane’s. Il évoque plutôt un missile Bouk. Les séparatistes « avaient revendiqué la prise d’une batterie de missiles Bouk il y a une dix jours », relève Philippe Migault.

Restera surtout à déterminer l'origine de l'engin performant, probablement un missile de fabrication russe Bouk qui, selon Kiev, aurait été "offert" aux rebelles par les Russes, tandis que les insurgés ont affirmé il y a quelque temps en avoir pris aux forces de Kiev. Selon les agences russes, le 29 juin des insurgés s'étaient emparés d'une unité ukrainienne possédant des missiles Bouk. Le représentant américain au Conseil de sécurité a souligné que des "séparatistes avaient été repérés" jeudi matin, en possession de ce type de système antiaérien près du lieu du crash.

2 Les Russes tentent de se défausser sur Kiev

Moscou a affirmé que le système de missiles ukrainien était actif jeudi, laissant entendre que Kiev pourrait être responsable du crash du B777 de Malaysia. "Les moyens de détection radio russes ont enregistré le 17 juillet une activité au niveau de la station radar Koupol, travaillant en liaison avec les systèmes de missiles Bouk-M1", selon le ministère de la Défense.

La TV russe Vesti est même allée jusqu'à soutenir la théorie du complot, affirmant que le missile aurait pu viser le président russe qui rentrait d'une tournée en Amérique latine, en citant la menace récente d'un ministre ukrainien.

3 Un élément décisif dans le bras de fer international

Mais pour Kiev, la culpabilité de Moscou - qu'ils accusent depuis des mois de fournir des combattants et du matériel militaire lourd aux rebelles - ne fait pas de doute. "Les Russes sont allés trop loin. C'est un crime international dont les responsables doivent être jugés à La Haye", a déclaré le Premier ministre Arseni Iatseniouk. Il faisait allusion à la Cour pénale internationale chargée de juger les crimes de guerre. Le président Petro Porochenko a révélé que Kiev dispose de l'interception d'un appel téléphonique lors duquel un chef rebelle "se vante d'avoir abattu un avion de ligne" devant "son officier traitant, un colonel du renseignement militaire russe, Vassili Gueranine".

4 L'enquête, otage des intérêts stratégiques ?

L'enquête risque d'être entravée par les intérêts politiques en jeu, considérables. Une boîte noire a été retrouvée mais ne pourra guère informer sur l'origine du missile. L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe indique que les prorusses ont accepté d'offrir "un accès sûr" à "une commission nationale d'enquête, comprenant des enquêteurs internationaux". Le président Obama a souligné que l'avion avait été touché par un missile tiré d'une zone contrôlée par les séparatistes et "à cause du soutien de la Russie". L'avion transportait 189 Néerlandais, parmi lesquels de nombreux participants à une conférence sur le sida, 29 Malaisiens, 27 Australiens, 12 Indonésiens, 9 Britanniques, 4 Allemands, 4 Belges, 3 Philippins, un Canadien et un Néo-Zélandais. Il n'y aurait eu "aucun Français à bord", a affirmé François Hollande vendredi.

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