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11 avril 2015

Tsipras rencontre Poutine : mini revue de presse

 Mini revue de presse sur quelques articles traitant du voyage de Tsipras à Moscou (8/4/15)
Mais pour commencer un petit texte savoureux sur enjeux et du contexte, par "Victor" ...

 

Tsipras, Poutine et l' Europe : une partie d'échec d'enfer !

tsipras et poutine 2.jpg

 

Quand deux joueurs d'échec comme Tsipras et Poutine se rencontrent, cela donne des boutons aux joueurs de monopoly de l'Union européenne. Les coups sont précis, efficaces, à long terme. Le premier ministre grec a rencontré mercredi son puissant homologue russe. Cela ressemble à la mise en place d'un Plan B pour la Grèce sur l'échiquier russo-européen. Les caciques des institutions germano-européennes s'en étranglent de rage, voyant dans la Grèce de Tsipras le cheval de Troie de la Russie en Europe ! Un vrai bonheur.

Le président russe a insisté sur la reprise des relations économiques entre les deux pays, dont les échanges ont diminué quasiment de moitié en 2014, expliquant : « Nous devons analyser ce que nous pourrions faire ensemble pour rétablir ces échanges ». Et un cavalier prêt à bouffer des pions européens !

Alors que des points de blocage subsistent entre la Grèce et ses créanciers (Union européenne et Fonds monétaire international) en vue du déblocage d'une tranche vitale d'aide financière, cette visite suscite l'inquiétude de ses partenaires européens. Bien qu'aucune demande officielle pour un prêt de la Russie à la Grèce n'est été faite, cela reste une possibilité ouverte. Par contre, le ministre russe de l’Économie, Alexeï Oulioukaïev, a évoqué la possibilité d'assouplir pour la Grèce l'embargo alimentaire décidé l'été dernier contre l'Union européenne en raison de la crise ukrainienne ! Un sacré débouché pour l'agroalimentaire grec. Voilà qui fait gonfler les aliboffis des technocrates de l'U.E. qui s'égosillent à rappeler « que les questions commerciales relèvent de la compétence exclusive de la Commission ». Tè, fumes ! qu'il leur répond Tsipras.

Pourquoi quand la Grèce s'occupe de ses propres intérêts c'est une violation de la solidarité européenne ? Pourtant la Grèce n'a jamais caché qu'elle était opposée aux sanctions économiques contre la Russie. Elle est donc cohérente avec elle-même. Et d'autres pays européens pourraient lui emboîter le pas. Les producteurs agroalimentaires français en seraient les premiers bénéficiaires. Et un fou qui menace la tour européenne.

On peut raisonnablement penser que Tsipras et Poutine ont dû aborder la possibilité de prolonger jusqu'à la Grèce le projet de gazoduc « Turkish stream » entre la Russie et la Turquie, ou encore la possibilité d'ouvrir la recherche pétrolière sous-marine prometteuse dans les eaux grecques aux compagnies russes. Et un fou qui prend position.

La Grèce de Tsipras n'a pas que l'allié russe (orthodoxe comme elle) dans son jeu. Il a donné aussi quelques gages de bonne volonté aux Chinois en acceptant la poursuite de la privatisation du port du Pirée. Ceux-ci sauront s'en souvenir en espèces sonnantes et trébuchantes au cas où l'U.E. serait assez stupide pour pousser la Grèce hors de la zone euro... Et une avancée de pion efficace.

Et ce n'est pas tout. Alors que M.Tsipras faisait ses bagages pour aller à Moscou, son sémillant ministre des finances, M.Varoufakis était...aux Etats-Unis. Rappelons que dans le programme de Syriza, il y avait une sortie immédiate de la Grèce de l'Otan et la remise en cause des droits accordés à l'alliance qui font de la Crète une de ses principales bases navales en Méditerranée. Alexandre Tsipras a mis en attente ces exigences, juste avant les élections. Voilà qui pourrait expliquer la position d'Obama trouvant inopportune « l'austérité » imposée à la Grèce par l'U.E. ! Encore quelques pions judicieusement placés.

Et puis, Poutine a dû être sensible aux positions de la Grèce non seulement contre les sanctions de l'U.E. à l'encontre de la Russie, mais encore contre le gouvernement ukrainien, contre l'austérité, contre les diktats de l'Allemagne, contre la politique d'isolement de la Russie. Le président russe a dû aussi être sensible aux remerciements de son homologue grec « pour s'être porté au secours de nos frères orthodoxes en Crimée » !

Les têtes d’œufs de l'Union européenne doivent attraper une sacré migraine. Cruel dilemme pour ces apprentis sorciers pleins de morgue et de mépris pour cette Grèce, le pire des « pigs » comme ils disent avec l'élégance qui caractérise les germano-européens du Nord. Tenir la ligne dure, et c'est à court terme l'éclatement de la construction européenne. Céder à presque tout ce que demande Tsipras, c'est-à-dire abandonner les politiques d'austérité imposées par l'Allemagne et c'est voir l'Espagne, le Portugal, l'Italie voire la France se ranger du côté des thèses grecques. Avec comme conséquence le renvoi aux calendes...grecques de la politique d'austérité établie et imposée par l'Allemagne à son seul profit, libérant ainsi l'Europe de ce nouveau joug allemand. Là, c'est la reine Merkel qui est directement sous la menace de la tour grecque 

On pourrait continuer comme ça cette belle partie d'échec. Tsipras avance ses pièces sur tout l'échiquier : avec la Russie évidemment, avec la Chine, avec les autres pays des BRICS. Mais aussi avec les États-Unis qui tremblent de se voir virer de leurs positions navales en Crête. Là, c'est carrément le roi qui est sous la menace...

Passionnante la partie. Non ?

 

 

 

 Quelques articles liés au sujet

L’assassinat de la Grèce  par James Petras (James Petras a été directeur du Centre d’études méditerranéennes à Athènes (1981-1984) et conseiller du Premier ministre Andreas Papandréou (1981-1984). Il analyse ici la crise grecque et ses enjeux au sein de l’Union européenne.)

 

Tsipras à Moscou, Berlin grommelle-panique 07/04/2015

 

Alexis Tsipras pour TASS : la Grèce peut devenir un pont entre l’ Occident et la Russie

 

Entre Vladimir Poutine et Alexis Tsipras, le courant semble passer    Extrait: Le courant est passé entre Alexis Tsipras et Vladimir Poutine, même si les Russes ont été étonnés par les manières parfois inattendues de la délégation grecque quand, par exemple, le ministre grec de l'Economie est entré en salle des négociations avec son sac à dos. Pour la presse russe, le Premier ministre grec voulait surtout faire passer un message à Bruxelles. Vladimir Poutine a su prendre la balle au bond, sans contribuer officiellement à la division de l'Union européenne.(...)

 

Alexis Tsipras à Moscou ou l'échec de la stratégie du "noeud coulant"
Un extrait: ..." Ce week-end, dans le Financial Times, un "officiel" de la zone euro a dévoilé une part du jeu bruxellois en appelant Alexis Tsipras à « devenir premier ministre et non plus leader de Syriza. » La source du FT développe : il s'agit de contraindre Alexis Tsipras à se séparer de son « aile gauche » pour s'allier avec le Pasok et le parti centriste To Potami, très apprécié à Berlaymont, le siège bruxellois de la Commission. Avec une telle coalition, les « réformes » voulues par les Européens, celles qui incluent le marché du travail et la retraite, seraient chose acquise. En somme, l'UE tente de reproduire le coup de novembre 2011 lorsque George Papandréou avait été débarqué par la volonté de la troïka et qu'un gouvernement « technique » dirigé par Lukas Papadémos, ancien vice-président de la BCE, avait été mis en place soutenu par le Pasok, la Nouvelle Démocratie et le parti d'extrême-droite Laos."

 

Les financiers de l'UE préparent en secret un plan destiné à faire sortir la Grèce de la zone euro, selon un quotidien britannique.
"Avec le consentement silencieux d’autres pays, on a lancé un processus qui pourrait déboucher sur l'exclusion de la Grèce de la zone euro", indique le document cité par The Times

 

« L’ART DE LA GUERRE » Grèce, le facteur Otan par Manlio Dinucci (Géographe et géopolitologue. Derniers ouvrages publiés : Laboratorio di geografia, Zanichelli 2014 ; Geocommunity (en trois tomes) Ed. Zanichelli 2013 ; Escalation. Anatomia della guerra infinita, Ed. DeriveApprodi 2005.)
Extrait : ... En se rapprochant de la Russie, la Grèce de Tsipras se rapproche ainsi de fait aussi de la Chine et de la nouvelle aire économique euro-asiatique, qui est en train de naître sur la base de la Banque d’investissements pour les infrastructures asiatiques créée par Pékin, à laquelle a adhéré la Russie avec environ 40 autres pays. Des organismes financiers de cette aire et aussi de ceux des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) —qui visent à supplanter la Banque Mondiale et le FMI dominés par les USA et les plus grandes puissances occidentales— la Grèce pourrait recevoir les moyens de se soustraire à l’étreinte étouffante de l’UE, de la BCE et du FMI. Parce que, aussi, la Chine veut faire du Pirée un hub de première importance de son réseau commercial. Selon The Independent, « le gouvernement grec est prêt à nationaliser les banques du pays et à créer une nouvelle monnaie », c’est-à-dire est prêt à sortir de l’euro et, s’il le faut, même de l’UE [2]. Mais entre en jeu ici un autre facteur : l’appartenance de la Grèce non seulement à l’UE mais à l’Otan. « Une Grèce amie de Moscou pourrait paralyser la capacité de l’Otan à réagir à l’agression russe », prévient Zbigniew Brzeziński [3]. Des paroles menaçantes à ne pas sous-évaluer, car Brzeziński a longtemps été conseiller stratégique de la Maison-Blanche, avec laquelle il est encore en contact étroit. Même si le ministre de la Défense Pános Kamménos assure que « le nouveau gouvernement grec garde ses engagements dans l’Otan malgré ses relations politiques avec la Russie », à Washington et Bruxelles on est sûrement en train de préparer un plan pour empêcher que la Grèce ne devienne un « maillon faible » dans le nouvel affrontement avec la Russie et, de fait, avec la Chine. Le putsch de 1967, qui amena au pouvoir les colonels, fut opéré sur la base du plan « Prométhée » de l’Otan [4]......

 

Il semble que la Guerre contre la Russie vienne d'être déclarée : RELOOKING EUROPE  
Extrait : ..."Il semble que la Guerre en Europe vienne d'être déclarée dans le plus grand silence . En effet  ce matin on peut lire l'information suivante , tout à fait vérifiable et contrôlable : Alors, prêts à la guerre pour sauver le Système US

La Grèce pourrait être retirée de l'embargo agricole russe
Le gouvernement russe envisage de retirer la Grèce, la Hongrie et Chypre de la liste des pays frappés par un embargo sur les importations de produits agricoles, a déclaré mardi le ministre russe de l'Agriculture, Nikolaï Fiodorov, cité par l'agence TASS.

 


La dédollarisation s’accélère : la Russie lance une alternative au réseau SWIFT reliant 91 entités
  Extrait : "On voit le problème de l’hyperpuissance autodestructrice : l’Occident a un monopole important (ici sur le système permettant en gros aux banques de commercer entre elles), mais sur un sujet sans intérêt, il en joue pour menacer la Russie : conséquence, il perd évidemment son monopole (et finira éjecté) – bien joué !"...

 

Sanctions : le pied-de-nez de l’économie russe aux prévisionnistes occidentaux
Extrait : Les analystes de la célèbre agence américaine Bloomberg n’en sont pas revenus : malgré les sanctions du camp occidental, l’économie russe accuse une croissance de +0,4% au quatrième trimestre de l’année 2014. Plus surprenant, après avoir vacillé fin 2014 face à une spéculation féroce, le rouble est redevenue une des monnaies les plus performantes depuis le début de l’année 2015 (+4%). Enfin, les analystes de Bloomberg constatent avec surprise un retour des investisseurs internationaux sur le (...)

Poutine et Tsipras : quelques petits pas de sirtaki   Par MK Bhadrakumar – Le 9 avril 2015 – Source mkbhadrakumar


Grand marché eurasiatique ou guerre nucléaire?   Par Pepe Escobar – Le 6 avril 2015 – Source: Asia Times  Une source haut placée dans la diplomatie européenne a révélé à Asia Times que le gouvernement de la chancelière allemande Angela Merkel n’y est pas allé de main morte avec Pékin, dans le but de faire dérailler son partenariat stratégique à plusieurs volets avec la Russie...(...) 
Une guerre frontale n’est pas une idée particulièrement géniale. Les missiles antimissiles et antiaériens russes du système S-500 peuvent intercepter tout missile balistique intercontinental, missile de croisière ou avion existant. Ils sont propulsés à une vitesse de 25 000 km/h, atteignent une altitude de 185 km, parcourent horizontalement 3 500 km et peuvent intercepter jusqu’à dix missiles en approche. Aucun système antimissiles des USA ne peut les arrêter.(...) L’agression russe est un mythe.(...) un autre mythe a été démoli, celui voulant que les sanctions nuiraient grandement aux exportations et aux surplus commerciaux de la Russie.(...) Ce qui nous ramène à l’UE, à la Russie, à la Chine et à tout ce qui se trouve autour, qui pourraient se joindre au plus grand marché commercial de l’histoire couvrant l’ensemble de l’Eurasie. C’est ce que Poutine a proposé en Allemagne il y a quelques années. C’est aussi ce à quoi s’affaire déjà la Chine. Que proposent les néocons en retour? Une guerre nucléaire en sol européen.

 

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