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6 avril 2018

Conférence de presse de Maria Zakharova Moscou, 4 avril 2018

 

4 avril 2018
Conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère russe des Affaires étrangères, Moscou, 4 avril 2018

04-04-2018

 

Sur la visite officielle du Ministre tadjik des Affaires étrangères Sirodjidin Aslov en Fédération de Russie

 

Du 8 au 9 avril, le Ministre tadjik des Affaires étrangères Sirodjidin Aslov se rendra à Moscou pour une visite officielle à l'invitation du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.

Les pourparlers porteront sur un large éventail de questions relatives à la situation internationale et à la coopération bilatérale dans le domaine de la politique étrangère, en se basant sur les principes de partenariat stratégique et d'alliance.

Les deux ministres accorderont une attention particulière à la mise en œuvre des résultats du sommet russo-tadjik qui s'est déroulé à Douchanbé le 27 février 2017, en mettant l'accent sur le domaine commercial, économique, culturel et social, ainsi que sur la coopération dans le cadre de la CEI, de l'OTSC et de l'OCS. Ils vérifieront leurs approches concernant la sécurité régionale en Asie centrale, la situation en Afghanistan et la lutte contre l'extrémisme.

La visite prévoit notamment la signature d'un programme de coopération entre les ministères des Affaires étrangères des deux pays en 2018.

 

Sur la visite officielle du Ministre nord-coréen des Affaires étrangères Ri Yong-ho en Fédération de Russie

 

Du 9 au 11 avril, le Ministre nord-coréen des Affaires étrangères Ri Yong-ho se rendra en Fédération de Russie pour une visite officielle.

Les chefs de diplomatie des deux pays s'entretiendront le 10 avril. Les ministres évoqueront l'état et les perspectives de développement des relations bilatérales et examineront les problèmes-clés internationaux et régionaux en mettant l'accent sur le règlement de la situation sur la péninsule coréenne.

 

Sur la rencontre du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avec la Ministre sud-africaine des Relations internationales et de la Coopération Lindiwe Sisulu

 

Du 12 au 13 avril, la Ministre sud-africaine des Relations internationales et de la Coopération Lindiwe Sisulu se rendra à Moscou pour prendre part à la 15e réunion du Comité intergouvernemental mixte russo-sud-africain pour la coopération commerciale et économique qu'elle présidera.

Le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov devrait s'entretenir avec la Ministre sud-africaine des Relations internationales et de la Coopération Lindiwe Sisulu à la veille de la réunion. Ils évoqueront l'élargissement futur du partenariat stratégique entre la Russie et l'Afrique du Sud, notamment le développement de la coopération en matière d'investissement et le renforcement de la coordination dans le domaine de la politique étrangère concernant les questions d'actualité internationale et régionale. Une attention spéciale sera accordée au sommet des BRICS qui aura lieu du 25 au 27 juillet à Johannesburg.

 

Sur la réunion de la Commission gouvernementale pour les compatriotes à l'étranger

 

Le 16 avril, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov présidera la prochaine réunion de la Commission gouvernementale pour les compatriotes à l'étranger.   

La réunion se focalisera sur la participation active des compatriotes russes à l'étranger à l'élection du Président russe qui s'est déroulée le 18 mars dernier.

Les membres de la Commission examineront le bilan de travail des organes exécutifs fédéraux, ainsi que des organes exécutifs des sujets de la Fédération de Russie concernant la mise en œuvre de la politique publique envers les compatriotes à l'étranger en 2017.

Ils analyseront spécialement la mise en œuvre du Programme d'État d'encouragement au retour volontaire des compatriotes vivant à l'étranger en Fédération de Russie. Il est mené en ce moment dans 61 régions russes.

La Commission devrait également examiner les projets d'avenir. Elle envisage d'adopter le Complexe des principaux événements visant à assurer la mise en œuvre de la politique publique de la Fédération de Russie vis-à-vis des compatriotes russes à l'étranger à l'horizon 2020. Son élaboration a pour la première fois impliqué non seulement les ministères et d'autres institutions intéressées, mais aussi des associations sociales russes et des fondations humanitaires spécialisées.

L'événement principal dans ce domaine sera, en 2018, le VIe Congrès mondial des compatriotes russes à l'étranger qui devrait se dérouler fin octobre - début novembre. Cet événement revêt une importance particulière. La réunion de la Commission devrait porter sur les modalités de son organisation.

 

Sur l'évolution de la situation en Syrie

 

Depuis quelques jours, les militaires russes du Centre pour la réconciliation des belligérants ont contribué à adopter des ententes sur le retrait des djihadistes de la ville de Douma, dernière localité qui se trouvait encore sous leur contrôle dans la Ghouta orientale.

L'évacuation a commencé dimanche 1er avril: les combattants du groupe Faylak al-Rahman - plus de 1 100 personnes, y compris les membres de leurs familles - ont été transportés dans les zones de la province d'Idleb hors de contrôle du Gouvernement syrien. Un premier groupe de combattants "irréconciliables" de Jaych al-Islam a suivi leur exemple le 2 avril.

Il s'agit en effet de combattants "irréconciliables" car les membres des groupes armés illégaux qui ont décidé de déposer leurs armes conformément au décret du Président syrien ont la possibilité de profiter de l'amnistie, de régler leur statut juridique, de reprendre une vie normale voire de rejoindre l'armée syrienne. Ils n'ont pas besoin de partir à Idleb ou à Jarablus au nord de la province d'Alep.

Les radicaux présents parmi les combattants tentent de torpiller ce règlement diplomatique. Ils propagent des rumeurs sur les violences et le massacre inévitable qui attendrait les civils restés dans la ville. Peu de gens croient en ces désinformations. Les habitants de Douma sont épuisés par les exactions des bandits et, tout comme dans les autres villes et villages de la Ghouta orientale, attendent avec impatience le retour du pouvoir légitime, capable de garantir la sécurité et le calme aux citoyens, de leur offrir la possibilité de travailler normalement, d'éduquer leurs enfants et de mener une vie pacifique.

Dans d'autres localités de la Ghouta orientale, on constate déjà la tendance inverse: les civils rentrent chez eux. Cela met à mal le mythe créé par la propagande des radicaux et de leurs tuteurs indiquant que l'exode de la population "de souche" serait suivi par l'arrivée de prétendus "colons chiites". Dans tous les cas, les personnes qui se sont réveillées du long cauchemar terroriste n'ont plus aucune confiance en ces mensonges qui sont, par ailleurs, diffusés de manière très active.

On constate également des changements à Damas. Plusieurs millions d'habitants de la capitale syrienne craignaient encore récemment les bombardements sporadiques quotidiens depuis les quartiers résidentiels de la Ghouta orientale, mais on y voit désormais une atmosphère positive liée à l'espoir d'un règlement définitif de la crise par le rétablissement de l'unité du pays et un processus politique pacifique.

La Russie poursuit ses efforts actifs dans ce domaine, notamment dans le cadre de sa coopération efficace avec ses partenaires et garants du processus d'Astana: l'Iran et la Turquie. La situation en Syrie est le sujet principal de leur deuxième sommet tripartite qui se déroule actuellement à Ankara.

 

Sur la date-anniversaire de la frappe de missiles des USA en Syrie

 

Ce samedi 7 avril, cela fera un an jour pour jour que les USA ont lancé une frappe massive de missiles de croisière contre la base aérienne syrienne de Shayrat au sud de Homs, en violation de la Charte de l'Onu et des normes du droit international. En prenant pour prétexte les affirmations arbitraires propagées par les médias occidentaux selon lesquelles les avions syriens basés sur cet aérodrome auraient commis une attaque chimique ayant fait de nombreuses victimes à Khan Cheikhoun le 4 avril 2017, et en prétendant être choquée par les souffrances du peuple syrien, l'administration américaine a décidé de recourir à la force contre un pays membre de l'Onu sans aucune enquête supplémentaire ni vérification. Elle n'a même pas tenu compte du fait que les USA avaient eux-mêmes joué un rôle majeur dans le processus d'élimination des armes chimiques en Syrie entre 2013 et 2015.

Après le tir de 60 missiles de croisière ayant pour cible les pilotes syriens qui défendaient leur propre pays contre les terroristes internationaux, personne en Occident n'a visiblement ressenti le besoin d'autres "preuves" de l'implication de Damas dans les attaques chimiques.

Je voudrais rappeler que les experts internationaux ne se sont toujours pas rendus sur les lieux de l'incident à Khan Cheikhoun, prétextant l'insécurité sur place. Ils ne sont pas venus non plus à l'aérodrome bombardé de Shayrat où une sécurité totale était garantie, même s'il semblait logique d'effectuer une recherche de traces de substances chimiques.

Un tel comportement ne peut avoir qu'une seule explication: les experts étaient manifestement convaincus qu'ils ne trouveraient pas de preuves confirmant la version de l'usage de l'arme chimique par des pilotes syriens, parce que toute cette version est basée uniquement sur une provocation.

Récemment, le chef du Pentagone James Mattis a fait une déclaration dont le sens se résume au fait que Washington ne dispose pas de preuves montrant que le gouvernement syrien aurait utilisé l'arme chimique. Qui en aurait douté!

Immédiatement après cela, le Président français Emmanuel Macron s'est exprimé en disant que si la France disposait de telles preuves, elle n'hésiterait pas à utiliser la force. Washington et Paris n'ont donc pas de preuves. Mais qu'en est-il des "échantillons" de Khan Cheikhoun prétendument étudiés par des chimistes français et des chercheurs britanniques?

Néanmoins, durant l'opération antiterroriste menée récemment par l'armée syrienne avec le soutien des militaires russes dans la Ghouta orientale, il s'est avéré que l'Occident n'excluait pas la possibilité de poursuivre son "bluff chimique".

Dans les communes libérées des terroristes ont été retrouvés des ateliers de fabrication de munitions artisanales avec des réserves conséquentes de substances toxiques, notamment de chlore. Les habitants ont rapporté aux autorités la préparation de provocations avec la participation des fameux Casques blancs. L'objectif de ces activités - c'est clair - consiste à mettre en scène un prétexte pour avancer de nouvelles accusations "irréfutables" visant Damas.

Il est très préoccupant que ces préparations douteuses aient coïncidé avec des déclarations "d'anticipation" des représentants officiels américains, notamment de la Représentante permanente des USA auprès de l'Onu Nikki Haley qui a prévenu qu'en cas d'utilisation de l'arme chimique par le gouvernement syrien dans la Ghouta orientale, la réaction de Washington serait "efficace", "comme à Khan Cheikhoun".

Vous le savez, la Russie a entrepris des démarches résolues afin de mettre un terme à ces jeux dangereux. Le 13 mars, le chef d'état-major des forces armées russes et premier vice-Ministre russe de la Défense Valeri Guerassimov a annoncé les contremesures qui seraient prises par les forces armées russes en cas de menace à la vie des militaires russes en Syrie.

Nous sommes convaincus que vis-à-vis de la situation en Syrie, comme d'ailleurs sur d'autres questions de politique mondiale, les acteurs régionaux et internationaux doivent agir en stricte conformité avec le droit international en s'appuyant sur la Charte de l'Onu. Les efforts collectifs pour aider les Syriens à régler la crise en Syrie doivent correspondre à la résolution 2254 du Conseil de sécurité des Nations unies sur la base de l'unité, de la souveraineté, de l'indépendance et de l'intégrité territoriale de l’État syrien dont l'avenir ne peut être déterminé que par le peuple syrien. Toute démarche sortant du champ du droit international ne peut qu'aggraver la situation et entraîner une accumulation du potentiel de conflit dont le risque est d'autant plus élevé que l'implication des forces extérieures poursuivant uniquement leurs propres fins est grande.

 

Sur les pertes civiles suite aux frappes aériennes en Afghanistan

 

Les médias ont rapporté des frappes aériennes de l'armée de l'air afghane contre une médersa dans la province de Kondôz au nord de l'Afghanistan (district Dashti Archi) qui ont fait plus de 60 personnes tuées et blessées, dont des talibans. Cependant, selon les témoins, hormis les talibans cette attaque a touché un grand nombre de civils car à ce moment dans la médersa se déroulait la cérémonie de fin d'études, et plus de 300 personnes se trouvaient dans le bâtiment.

Cet incident nous inquiète et nous préoccupe sérieusement. De telles "erreurs" des forces gouvernementales et notamment des forces de la coalition occidentale entraînant des tragédies humaines arrivent de plus en plus souvent et sont pratiquement devenues un phénomène ordinaire. Rien qu'en mars, l'aviation américaine a organisé plusieurs attaques aériennes de drones contre des cibles à Nangarhar, Helmand, Kandahar et Farah, faisant des victimes parmi des Afghans non impliqués dans le conflit. Le 19 mars, le Parlement afghan a envoyé au Président afghan une requête exigeant de mener une enquête sur les bombardements de l'aviation américaine contre plusieurs communes des provinces de Nangarhar et de Kandahar, soulignant que les 17 et 18 mars les Américains avaient porté trois frappes dans ces régions, tuant 19 civils et en blessant 24.

Nous savons que périodiquement se produisent d'autres incidents de ce genre que le commandement afghan et ses alliés occidentaux s'efforcent de ne pas afficher.

Les victimes civiles suscitent une très grande inquiétude. Tout cela montre une fois de plus que la nouvelle stratégie promue par les USA en Afghanistan, qui met l'accent sur un usage plus actif de la force, est déficiente. Elle multiplie les nouveaux crimes contre l'humanité en impliquant leurs alliés.  Un tel recours à la force ne fait qu'augmenter le nombre d'opposants au pouvoir en place en Afghanistan et réduit le soutien des récentes initiatives de paix du gouvernement de ce pays.

 

Sur les déclarations des représentants américains sur le prétendu soutien des talibans par la Russie

 

Des déclarations complètement infondées de représentants américains concernant une prétendue aide militaire apportée par la Russie aux talibans continuent de circuler dans certains médias. Il est question avant tout de la récente déclaration du commandant des forces américaines dans ce pays, le général John Nicholson. Les représentants officiels américains continuent de répéter ces accusations sans prendre la peine d'avancer la moindre preuve.

Par ailleurs, il existe de nombreux témoignages (et c'est reconnu dans les milieux politiques américains) indiquant que les talibans achètent des armes en nombre suffisant, notamment en provenance des lots d'armements et de matériel transmis à Kaboul par Washington. Ces transactions se déroulent en Afghanistan même.

Ainsi, dans le nouveau rapport du bureau de l'Inspecteur général du Pentagone paru le 21 mars, il est mentionné que le Pentagone n'est pas à même de rendre des comptes concernant l'aide militaire destinée à l'Afghanistan à hauteur de 3 milliards de dollars. On imagine l'ampleur de l'armement dont il est question. L'éventualité d'une utilisation à mauvais escient ou du vol des munitions, du carburant et des moyens de transports fournis n'est pas exclue. Par exemple, il n'y a pas d'inventaire des dizaines de milliers de véhicules militaires livrés à ce pays.

En 2016, le rapport du Pentagone a annoncé la perte d'environ la moitié des 1,5 millions d'armes d'infanterie livrées aux forces de sécurité de l'Irak et de l'Afghanistan, dont 978 000 fusils d'assaut M4 et M16. Selon l'Inspecteur général spécial des USA pour la reconstruction de l'Afghanistan, en 2014 43% des armes fournies aux forces armées afghanes "se sont probablement retrouvées entre les mains de Daech ou des talibans". Le journaliste américain Douglas Wissing, dans son livre Funding the Enemy: How U.S. Taxpayers Bankroll the Taliban (Financer l'ennemi: Comment les contribuables américains sponsorisent les talibans) évalue à 1 milliard de dollars par an les revenus des talibans grâce à l'aide américaine à l'Afghanistan. En 2010, le rapport du comité du Congrès intitulé "Warlord, Inc" affirmait que les militaires américains contribuaient à l'augmentation des revenus des extrémistes en versant des dizaines de millions de dollars de compensation aux talibans pour le droit de faire passer leurs convois via le territoire contrôlé par ces derniers.

Tout cela n'est pas de la propagande russe, mais uniquement des informations tirées de sources officielles américaines.

A cet égard, nous soulignons une nouvelle fois l'inutilité des tentatives américaines de rejeter la responsabilité de la dégradation de la situation en Afghanistan sur notre pays. Nous avons déclaré à plusieurs reprises que nous prônions des négociations directes entre le gouvernement afghan et les talibans (c'était précisément l'objectif de nos contacts avec eux) et nous nous réjouissons que les Américains soient enfin arrivés à la même conclusion en soutenant l'appel du Président afghan Ashraf Ghani à des négociations directes avec les talibans lors des récents forums à Kaboul et à Tachkent.

 

Sur l'ordre du jour russe lors de la session extraordinaire du Conseil exécutif de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques

 

Aujourd'hui, mercredi 4 avril, la Russie a réuni une session extraordinaire du Conseil exécutif de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) sur le thème "Examen de la situation concernant l'accusation d'un État membre par un autre État membre de l'incident de Salisbury, et les mesures pouvant être prises à cet égard". Nous initions un examen complexe de la situation dans le contexte des actions provocatrices de la Grande-Bretagne, de Londres et du Gouvernement de ce pays qui ont d'abord accusé de manière absolument infondée la Russie d'être impliquée dans l'empoisonnement de Sergueï Skripal et de sa fille dans la ville de Salisbury le 4 mars dernier, pour provoquer ensuite sur la base de leurs accusations mensongères le plus grand scandale diplomatique de l'histoire contemporaine et une expulsion absolument injustifiée de diplomates russes de nombreux pays occidentaux.

Nous aspirons depuis un mois à une enquête objective et la plus rapide possible sur cette sale affaire. Le Royaume-Uni n'a donné aucune réponse concrète à nos questions.

Nous comprenons que nos questions concrètes concernant le fond de l'affaire - comme vous avez pu vous en convaincre, elles n'étaient pas politisées et ne touchaient qu'à l'enquête, au partage des données et à l'accès aux citoyens russes - ont pu embarrasser les pays qui s'étaient empressés de faire preuve d'une "solidarité" peu compréhensible avec le Royaume-Uni. Ce comportement n'a pourtant rien à voir avec la solidarité - il est tout simplement présenté comme s'il s'agissait de solidarité.

Même dans ce contexte, nous sommes toujours prêts à une coopération complète, professionnelle et ouverte avec la Grande-Bretagne sur une base bilatérale, ainsi que dans le cadre de l'OIAC, notamment en impliquant les représentants du Secrétariat technique de l'Organisation et d'autres parties témoignant d'un intérêt pour l'affaire Skripal.

Je voudrais souligner encore une fois que, comme nous le constatons dans la presse occidentale, notamment britannique et américaine, la société et l'opinion publique européennes - surtout britanniques - sont absolument certaines que la Russie a refusé de présenter les informations nécessaires au Royaume-Uni et d'examiner avec lui cette question, coupant donc ainsi tous les canaux de coopération. C'est un mensonge absolu. Nous avons dès le début recouru aux notes et aux canaux diplomatiques, à notre Ambassade au Royaume-Uni et aux contacts avec nos collègues britanniques à Moscou pour proposer, demander et enfin exiger de lancer un dialogue commun ainsi que l'étude des données qui étaient en possession de Londres mais avaient été classifiées.

La Grande-Bretagne refuse pourtant tout contact avec la Fédération de Russie de manière volontaire, officielle et publique. En même temps, elle fait tout pour que l'opinion publique retienne de cette situation que c'est la Fédération de Russie qui refuse la coopération.

En convoquant cette session spéciale, la Russie espère résoudre ce problème dans le cadre du droit international en utilisant tout le potentiel de la Convention sur l'interdiction des armes chimiques. Il est important de renoncer à l'escalade de la tension, de se focaliser sur la recherche de la vérité et de solutions à la crise actuelle. Nous sommes absolument certains qu'une enquête rigoureuse et complète sur cet incident, menée dans le cadre d'une coopération intéressée, est le seul moyen d'élucider toutes les circonstances des événements de Salisbury. La Russie y est prête.

Il faut bien comprendre que compte tenu de la gravité des accusations contre la Russie et des actions antirusses concrètes qui ont suivi ces propos, tous les protagonistes sans aucune exception devront tôt ou tard répondre aux questions posées.   

 

Sur la réaction des citoyens russes à ladite "affaire Skripal"

 

Un autre élément important de la situation réside dans le fait qu'il s'agit non seulement d'accusations contre un État dans l'ensemble, mais aussi d'un crime utilisant une substance chimique toxique voire militaire sur le territoire d'un État lié de telle ou telle manière à l'Union européenne.

Encore une fois, nous ne nous basons que sur les miettes d'informations publiées dans les médias. Même les propos tenus hier par un dirigeant du laboratoire militaire secret britannique de Porton Down ne nous ont pas été transmis en tant qu'informations officielles.

Nous sommes pratiquement submergés par un flot de désinformations sur cette affaire. Le plus absurde est que, pour des raisons inconnues, la Grande-Bretagne accuse la Russie de disséminer les "fakes".

L'indignation des citoyens russes est absolument compréhensible. Nous recevons des centaines de lettres de Russes qui exigent de riposter très fermement face au Royaume-Uni et proposent leurs variantes de réponse. Cette colère, qui a un fondement tout à fait réel, commence malheureusement à se transformer en sarcasme.  On constate sur internet de plus en plus de contenus sarcastiques: des vidéos,  des photomontages, etc. Cela pourrait en effet sembler amusant, mais je vous prie de ne pas oublier que deux citoyens russes sont actuellement dans un état très grave. Les Britanniques ne nous ont pour l'instant fourni des informations officielles que sur l'état de Ioulia Skripal. Nous apprenons le reste dans les médias. Nous vous prions de respecter la vie privée et de tenir compte du fait qu'il s'agit de nos concitoyens qui sont dans une situation très grave.

Je voudrais répéter que nous demandons toujours et demanderons encore des informations officielles sur l'état des Skripal, ainsi qu'un accès consulaire aux citoyens russes.  

 

Sur les contacts des autorités russes avec Viktoria Skripal

 

L'Ambassade de Russie à Londres a contacté Viktoria Skripal, parente des citoyens russes Sergueï Skripal et Ioulia Skripal touchés dans l'incident de Salisbury. Nos diplomates partagent avec elle les informations dont disposent les autorités russes sur l'état de santé de ses proches, l'informent des efforts pour obtenir un accès consulaire aux membres de sa famille, et lui transmettent les informations des autorités britanniques sur le déroulement de l'enquête.

On ne peut qu'imaginer ce que ressentent les proches des victimes à cause de ce flux infernal de désinformation, tout en sachant qu'il n'y a pratiquement pas d'informations officielles.

Viktoria Skripal compte venir au Royaume-Uni rendre visite à ses proches, leur apporter un soutien moral et psychologique. Nous trouvons ce souhait parfaitement naturel et sincère, notamment aujourd'hui après l'annonce de l'amélioration de l'état de santé de Ioulia Skripal.

A l'heure actuelle, Viktoria Skripal prépare les documents nécessaires pour son voyage. Nous espérons que l'Ambassade du Royaume-Uni à Moscou lui délivrera rapidement un visa. C'est peut-être déjà le cas, du moins nous avons reçu l'information selon laquelle les documents devaient être prêts aujourd'hui. Nous partons du fait que c'est une situation humanitaire qui sort de tous les cadres.

De notre côté, nous sommes prêts à fournir à Viktoria Skripal toute l'aide nécessaire et notre contribution consulaire pendant son séjour au Royaume-Uni.

 

Sur la situation autour de l'enquête concernant ladite "affaire Skripal" au Royaume-Uni

 

Hier, le chef du laboratoire britannique de Porton Down (une enceinte très fermée et opaque sur tous les points) Gary Aitkenhead a déclaré qu'il ne pouvait pas confirmer que le gaz neuro-paralytique qui avait servi à empoisonner Sergueï Skripal et sa fille avait été fabriqué en Russie. Comme il l'a conclu, le laboratoire n'a pas déterminé son origine mais a fourni des informations scientifiques au gouvernement britannique, qui a ensuite utilisé plusieurs autres sources pour tirer des conclusions.

Nous connaissons tous ces conclusions à partir de la presse britannique, qui déborde quotidiennement, se référant à des sources proches de l'enquête, de nouvelles versions des faits.

Nous avons entendu que les autorités britanniques accusaient la Russie de désinformation. Ils ont dénombré près de vingt "fakes" qui auraient été diffusés par la Russie. Dans cette liste figurent des représentants de la communauté d'experts et scientifique, des politologues et des journalistes dont ils font passer l'avis pour des versions officielles répandues par Moscou.

Je voudrais souligner que Moscou n'a jamais répandu aucune version. Depuis un mois, nous essayons d'obtenir quelque chose des autorités britanniques et dans le même temps, nous recevons de très nombreuses questions des journalistes russes et étrangers concernant les accusations proférées par Londres vis-à-vis de Moscou. Certaines suppositions - on ne peut pas les qualifier de versions - sont exprimées seulement en réponse à ces questions dans des tentatives de trouver la moindre accroche permettant de comprendre cette situation. La position officielle est exprimée sur les questions et les requêtes que nous recevons des médias.

Que voyons-nous côté britannique, tandis que Moscou ne possède aucune information et tente de trouver miette par miette la moindre preuve? Le Royaume-Uni dispose de toutes les informations, mais elles sont classifiées. De leur côté, les médias avancent un grand nombre de versions avec un grand nombre de références à des experts anonymes et à des représentants de prétendues structures officielles. En voici certaines: il a d'abord été affirmé que les Skripal avaient été empoisonnés au fentanyl, un analgésique opioïde, puis on a appris que le bouquet de fleur apporté au cimetière aurait pu être empoisonné. Ensuite, on a raconté que la substance toxique se trouvait dans la ventilation de la voiture ou qu'une pièce de la voiture avait été traitée avec du poison, puis il a été dit que les Skripal auraient pu être empoisonnés directement dans la rue. Se référant à la police, ils rapportaient que potentiellement plus de cent habitants de Salisbury auraient pu être empoisonnés, et les forces de l'ordre britanniques suggéraient à tous ceux qui avaient visité le pub Mill et le restaurant Zizzi - où se sont rendus les Skripal le jour de l'empoisonnement supposé -, de laver leurs vêtements et d'essuyer leur téléphone. Voilà les conseils donnés après la déclaration d'hier du laboratoire de Porton Down selon laquelle il s'agissait d'une substance toxique militaire. Effectivement, c'est exactement ce que l'on fait en cas d'usage de l'arme chimique.

Puis des communiqués sont apparus, indiquant que du poison aurait été retrouvé sur la poignée de porte de la maison des Skripal. Ensuite, une autre version a supposé que la substance aurait pu être glissée dans la valise de Ioulia Skripal et que des produits cosmétiques, des vêtements ou un certain cadeau personnel pour Sergueï Skripal auraient été empoisonnés. L'une des dernières versions – la substance chimique aurait pu être transportée dans un sachet de sarrasin ou d'épices que Ioulia Skripal n'avait pas eu le temps de prendre avant son départ au Royaume-Uni et avait demandé à une amie prenant un autre vol pour Londres avec son mari de l'amener.

Tout est fait pour embrouiller intentionnellement le public tout en maintenir le thème à flot. Chaque jour, on propage de nouvelles versions se référant à des "sources". Sachant que le Royaume-Uni possède toutes les informations officielles, mais qu'elles sont confidentielles. C'est de la cruauté! On nous rapporte que des gens sont dans un état critique, leurs proches ne comprennent pas ce qui se passe, les experts internationaux viennent effectuer des tests de laboratoire et recueillir des échantillons de substances, mais les représentants officiels du service consulaire russe au Royaume-Uni ne peuvent pas déterminer l'identité de ces personnes. Sachant qu'à travers les fuites on répand encore et encore des thèmes qui détournent l'attention des questions centrales.

Sur fond de ces versions qui changent constamment - de la poignée de porte au sarrasin - une conclusion est répétée en permanence comme un refrain: une "équipe professionnelle de tueurs russes" serait impliquée dans l'empoisonnement des Skripal. C'est une citation du Daily Telegraph. Voilà un exemple classique de désinformation: prendre une demi-vérité et médiatiser un thème sans pour autant faire la moindre déclaration officielle sur le déroulement de l'enquête et les versions réelles, pas inventées.

Voici un autre exemple. Comme l'a conclu le New York Times, enduire une poignée de porte de poison est "si risqué et audacieux que seuls des super-professionnels auraient pu le faire, et donc des Russes… Et le fait qu'il n'a pas été encore possible d'établir si Poutine a personnellement donné l'ordre d'éliminer Skripal s'explique par le fait que le Président russe sait cacher l'information". Il est terrifiant que ce média enregistré officiellement fasse actuellement un travail vraiment subversif. C'est une véritable tricherie médiatique opérée par Londres et les médias occidentaux.

Nous ne comprenons pas pourquoi, au lieu de tirer des conclusions, les forces de l'ordre britanniques n'entament pas une enquête professionnelle et ne veulent pas coopérer avec l'enquête, ne veulent pas collaborer concernant les résultats qui pourraient effectivement faire la lumière sur l'enquête ouverte parallèlement en Russie. Ils inventent leurs propres verdicts sans prendre la peine d'attendre les appréciations préliminaires de l'OIAC, et ne demandent pas de coopérer avec les autorités russes. Pourquoi, en dépit de nos nombreuses requêtes, ne recevons-nous aucune information sur l'enquête, notamment les décryptages des conversations téléphoniques de la famille Skripal, les enregistrements des caméras de surveillance, les preuves de la successivité, de la préservation et de la véracité de toute la chaîne de recueil des preuves, les conclusions détaillées du laboratoire de Porton Down sur les échantillons, y compris les biomatériaux qui auraient été prélevés par les spécialistes britanniques sur les victimes?

Je voudrais rappeler un point important: les Britanniques n'ont toujours pas répondu à la demande de notre Ambassade d'accorder un accès à la communication avec les experts du laboratoire de Porton Down. Je comprends que l'idée d'une communication directe avec les experts puisse ne pas être réjouissante pour eux. Pourquoi? Parce qu'il y a des choses à cacher. Car jusqu'à présent Porton Down n'a toujours pas répondu à la question principale, la plus importante: est-ce que Porton Down travaillait ou non sur cette substance? L'a-t-il fabriquée, synthétisée, étudiée? Avez-vous un échantillon de cette gamme "Novitchok" (selon la classification occidentale) dont on parle tant? Porton Down n'a pas répondu à ces questions.

Malheureusement, en transgression de toutes les normes du droit international, nous n'avons toujours pas obtenu un accès consulaire à la citoyenne russe. Nous essayons constamment d'obtenir cette autorisation.

De plus, nous avons appris (nous l'avons effectivement vérifié, je ne l'ai pas vu dans les médias) que les Skripal avaient à la maison des animaux domestiques. Où sont-ils aujourd'hui? Nous savons combien ils étaient, mais c'est une question pour les autorités britanniques. Où sont les animaux? Quel est leur état? Pourquoi les autorités britanniques qui propagent activement dans les médias des informations sur l'enquête en se référant à des sources anonymes ont caché une information aussi importante? Après tout, il est question d'êtres vivants, et si à la maison une substance toxique a été effectivement utilisée ils auraient dû être affectés.

Pourquoi la Russie a été si rapidement accusée sans aucune forme de procès alors que cette substance toxique peut être potentiellement produite dans 20 pays, notamment dans le laboratoire se trouvant à seulement quelques kilomètres du lieu de l'incident? C'est une grande question à laquelle personne n'a répondu.

La Russie appelle, depuis toutes les tribunes d'où elle s'exprime, à la logique, à l'enquête la plus transparente possible et au dialogue sur les faits. Le Royaume-Uni préfère construire toute une campagne de désinformation, ne fournit aucune preuve et construit toute sa ligne d'accusation sur la théorie du "highly likely" (très probable).

Il ne s'agit même pas d'une violation du principe universel de présomption d'innocence. Nous parlons de la réticence d'un État membre du Conseil de sécurité des Nations unies, d'un sujet du droit international possédant l'arme nucléaire et assumant une responsabilité particulière pour la stabilité et la sécurité internationale, à mener un dialogue logique, ouvert et juste avec un autre État aussi bien via des canaux bilatéraux que des plateformes internationales, notamment l'OIAC.

 

Sur les fuites du Département d’État américain concernant l'agent chimique "Novitchok" publiées sur WikiLeaks

 

Nous voudrions attirer votre attention sur une publication qui se trouve depuis longtemps sur internet sans pour autant soulever aucune question des médias britanniques ou de l'establishment politique.

Selon les fuites de WikiLeaks, après la publication du livre devenu "populaire" de Vil Mirzaïanov, les USA et le Royaume-Uni ont réprimé activement les discussions internationales sur le livre et sur la substance neuro-paralytique "Novitchok".

On apprend qu'en avril 2009, Hillary Clinton a rédigé une consigne adressée aux membres de la délégation du Département d’État américain en partance pour la réunion du "Groupe Australie" au cas où serait soulevé le thème de la substance neuro-paralytique "Novitchok" et/ou du livre de Vil Mirzaïanov pendant les pourparlers.

Cette consigne n'est pas apparue par hasard. Après la publication du livre de Vil Mirzaïanov, les spécialistes de différents pays travaillant sur la question des armes chimiques, notamment dans le cadre de l'OIAC, ont posé aux Américains des questions gênantes. Cette consigne contenait 5 points. Il serait bien que cette information soit commentée lors d'une conférence de presse du Département d’État américain.

1. Éviter toute discussion substantielle autour du livre de Vil Mirzaïanov (avoid any substantive discussion of the Mirazayanov book "State Secrets: An Insider's View of the Russian Chemical Weapons Program" or so-called "Fourth Generation Agents").

2. Rapporter toute apparition du thème du livre pendant la discussion (report any instances in which the book is raised).

3. Ne pas commencer ou provoquer des conversations à propos du livre ou entrer substantiellement dans la conversation si le sujet est évoqué (not start or provoke conversations about the book or engage substantively if it comes up in conversation).

4. Exprimer son ignorance concernant le sujet mentionné.

Cette consigne du Département d’État américain suggère aux experts de telles substances, qui sont évidemment au courant du livre et du fond du problème et se rendent aux réunions de groupes compétents, d'exprimer leur ignorance du sujet mentionné. En anglais, cela sonne très bien: express a lack of familiarity with the issue.

5. Décourager habilement les discussions substantielles en suggérant qu'il "vaut mieux laisser ce thème aux experts dans les capitales (quietly discourage substantive discussions by suggesting that the issue is «best left to experts in capitals»).

Peu de temps avant la rédaction de cette consigne, le 28 mars 2009, dans un télégramme de Prague des diplomates américains rapportaient qu'ils avaient informé les collègues tchèques du Ministère des Affaires étrangères du caractère indésirable d'une discussion publique sur les agents chimiques de "future génération" (not to publicly discuss next generation agents in the future).

Des médias tchèques nous ont activement critiqués parce que nous mentionnions constamment Prague dans le contexte de l'"affaire Skripal". Nous ne le faisons pas par hasard: il y a de très nombreuses questions. Mais les citoyens tchèques doivent répondre à ces questions pour eux-mêmes, pas pour nous. Ils doivent comprendre à quels jeux ils sont forcés de jouer. Les citoyens tchèques comprennent-ils ce qui se passe sur leur territoire dans le cadre des recherches de l'Otan? Les représentants officiels et des renseignements de ce pays ont-ils accès aux recherches menées par les membres de l'Otan sur leur territoire?

Ces informations sont disponibles sur internet. Tout cela peut et doit servir de prétexte à de sérieuses enquêtes nationales.

En outre, comme l'indique le télégramme américain de La Haye du 26 mars de la même année, où se situe précisément le siège de l'OIAC (auparavant seulement les experts le savaient, mais à présent même les enfants semblent le savoir), les représentants du Ministère britannique de la Défense se sont entretenus dans le même sens avec leurs collègues néerlandais et finlandais pour insister sur le passage sous silence du thème du "Novitchok" (UK Ministry of Defense has spoken to its counterparts in the Netherlands and Finland, apprised them of the conversation, and asked each country to provide guidance to its delegates not to raise this issue in the future).

Tout cela constitue un terrible puzzle qui illustre toute la situation, et où le monde est mené par les "puissances" occidentales - en l'occurrence Londres derrière lequel on perçoit de plus en plus Washington.

Dans les années 1990, des élaborations actives de substances de ce type étaient menées au centre de recherche d'Edgewood du Pentagone. Les caractéristiques spectrales de l'A-234 sont apparues en 1998 notamment dans la base de données de l'Institut national des standards et des technologies des USA où sont regroupées les informations de tous les composés organiques à nouveau synthétisés. En 2000, visiblement pour des raisons de sécurité nationale, cette information a été supprimée de la base de données.

Néanmoins, la formule structurelle du "Novitchok" dont la connaissance permet de recréer cette substance neuro-paralytique dans n'importe quel laboratoire chimique hautement technologique, est apparue pour la première fois dans le livre de Vil Mirzaïanov.

Il faut savoir que conformément au paragraphe 1a de l'article I de la CIAC, chaque État signataire de la Convention s'engage à ne jamais, et en aucune circonstance, mettre au point, fabriquer, stocker, ni acquérir d'une manière ou d'une autre, ni conserver des armes chimiques.

Ainsi, la publication de la formule de "Novitchok" à l'initiative ou avec la complaisance de l'administration américaine peut être considérée comme la transmission de connaissances sur l'arme chimique, c'est-à-dire un transfert indirect de l'arme chimique et donc une grossière violation de la CIAC. Il n'est donc pas étonnant que le Département d’État américain ait suggéré à ses collaborateurs d'éviter la discussion sur ce thème.

Il faut noter également qu'après la sortie du livre "révélateur" de Vil Mirzaïanov, le Conseil scientifique consultatif de l'OIAC a examiné à plusieurs fois la question de l'utilité d'inscrire la substance A-234 sur la Liste des produits chimiques de la CIAC, mais il est toujours parvenu à la conclusion de l'absence d'informations fiables sur son existence et de son rattachement à la classe de substances toxiques militaires. Les chercheurs britanniques et américains étaient solidaires de cette approche. Tout en sachant qu'ils élaboraient ces "consignes" et les envoyaient à leurs experts.

Washington et Londres ont adopté une position diamétralement opposée par rapport à cette question seulement après l'incident du 4 mars à Salisbury. Manifestement ce "virage à 180 degrés" et la soudaine cohésion autour de ce dossier confirment une fois de plus le caractère provocateur planifié des faits.

 

à suivre

lien : http://www.mid.ru/fr/foreign_policy/news/-/asset_publisher/cKNonkJE02Bw/content/id/3153603

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