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4 mars 2010

Si la gauche cherche des conseillers, en voici !

Marianne2 | Jeudi 4 Mars 2010

Comme on l'a appris, trois présidentiables se disputent Alain Minc qui, dans ce domaine, a plutôt l'expérience de la défaite que l'inverse. Bref, si le PS veut gagner en 2012, il lui faut changer d'urgence de gourou. On lira ci-dessus une liste de conseillers recommandés par Marianne2.



Si la gauche cherche des conseillers, en voici !

Depuis que les hommes et femmes politiques ont cessé de penser par eux-mêmes, il leur faut des conseillers pour tout : pour les médias, le look, Internet et même la pensée. Un métier qu'Alain Minc exerce avec bonheur puisque, comme l'a bien noté notre ami l'Antidote, l'homme de l'avenue George-V, siège de son entreprise personnelle, conseille l'ensemble des politiciens du cercle de la raison : Nicolas Sarkozy bien sûr, mais aussi DSK et même Martine Aubry, bien que son entourage minimise ses rencontres informelles mais régulières avec son vieux copain de promotion de l'ENA.

Bref, la gauche a besoin de conseils pour gagner en 2012 et surtout pour savoir comment gérer le pays. Les deux sont d'ailleurs inséparables : un bon programme est aussi utile pour gagner que pour gouverner, n'en déplaise aux fourriers de la la démocratie pour lesquels la démagogie populiste est l'ingrédient incontournable de toute victoire électorale.

Ne reculant devant aucun sacrifice, Marianne2.fr se propose de fournir une liste de conseillers à consulter utilement pour la gauche avant l'échéance de 2012. Nous ne sommes pas toujours d'accord avec eux, et eux-mêmes ne sont d'ailleurs pas d'accord entre eux, mais ils partagent tous une même caractéristique : la liberté de penser. Nous tenons à la disposition des responsables socialistes, écologiques ou du Front de gauche les coordonnées de ces intellectuels.

Economie


Jean-Luc Gréau

Si la gauche cherche des conseillers, en voici !

L'ancien économiste du Medef est un libéral qui a prix conscience des ravages de la mondialisation financière et du libre-échangisme, ce qui a facilité son limogeage de l'organisation patronale. Il serait de bon conseil en matière de politique monétaire et industrielle.



Hakim El Karoui

Si la gauche cherche des conseillers, en voici !

Cet ex-membre du cabinet de Jean-Pierre Raffarin travaille chez Rothshild où il s'occupe des fusions/acquisitions en Afrique et sur le pourtour méditerranéen. Il milite activement en faveur d'un protectionnisme européen et a des tas d'idées sur la relation entre la France et les pays du Maghreb. Ségolène Royal l'a reçu. Et écouté ? C'est à voir... À ne pas rater, son nouvel essai sur la crise, à paraître chez Flammarion à la rentrée.





Frédéric Lordon

Si la gauche cherche des conseillers, en voici !

Frédéric Lordon ne fait pas partie du Conseil d'analyse économique. D'où les idées inconoclastes mais très raisonnables qu'il propose, comme la limitation des profits, la cotation mensuelle ou même la suppression de la Bourse. Oui, raisonnée : dans le dernier numéro du Monde Diplomatique, il démontre très bien qu'aujourd'hui ce ne sont plus les entreprises qui se financent à la Bourse mais plutôt l'inverse à travers les versements de dividendes et les opérations de rachat d'actions.

Territoires


Gaël Brustier et Jean-Philippe Huelin

Si la gauche cherche des conseillers, en voici !

Ces deux intellos d'origine socialiste instruiront utilement le ou la candidate sur l'exode urbain et sur les déceptions et  états d'âme du peuple des petites bourgades abandonné par la gauche. Lire Recherche peuple désespérément  avant l'entretien.

CHRISTOPHE GUILLUY
L'indépendance. Une contrainte et un choix. Un temps trotskiste, Guilluy a pris ses distances avec une extrême gauche incapable de saisir la nouvelle dynamique démographique centrifuge du pays qu'il décrit dans son Atlas des nouvelles fractures sociales en France (Autrement). Une critique qu'il adresse aussi aux partis de gouvernement de la gauche. « Le vote Royal est surreprésenté dans les hypercentres des agglomérations, les villes habitées par la bourgeoisie et par un sous-prolétariat.» Au contraire de Nicolas Sarkozy dont le discours a séduit fortement les classes anxieuses, populaires et moyennes jusqu’à la grande bourgeoisie. À 45 ans, il est l'un des rares chercheurs à travailler en dehors de l'université. Ses travaux longtemps ignorés ont quand même fini par retenir - un peu - l’attention du Cevipof. L'institut de recherche sur la vie politique de Sciences-Po a même publié un de ses textes... Si la gauche est plus hermétique que le Cevipof, où va-t-elle ?


Michelle Tribalat

Si la gauche cherche des conseillers, en voici !

Cette démographe de l'immigration tente d'alerter les décideurs sur l'impact des politiques d'immigration. Elle milite à contre-courant, contre la tendance des médias et des ONG à prôner la libéralisation de l'immigration sans en évaluer les conséquences pour l'économie et la société. Elle se bat pour la possibilité de refaire des enquêtes permettant de mesurer si la proportion des mariages mixtes entre Français et personnes d'origine étrangère se sont poursuivis depuis les années 1990. À ne pas rater : son prochain livre, Les Yeux grands fermés, qui paraît chez Denoël le 18 mars.


Politique


Marcel Gauchet

Si la gauche cherche des conseillers, en voici !

Considérant que l’État et la nation sont les deux volets indissociables de la modernité politique, le philosophe formule une critique politique du libéralisme et de la société néolibérale dont il présente le développement comme un frein à l'exercice politique de la démocratie. L’œuvre de Gauchet, c’est aussi le refus de considérer les droits de l’homme comme l’alpha et l’omega de toute politique, un questionnement du phénomène religieux en démocratie, ou de l’autorité des savoirs – véritable source de la crise de l’éducation, selon lui – au sein de l’institution scolaire.   



Jacques Julliard

Si la gauche cherche des conseillers, en voici !

Il est l'un des chefs de file historiques de la deuxième gauche française, historien et conseiller de la CFDT à l'origine, compagnon de route du Nouvel Observateur, dans lequel il publie sa chronique depuis des dizaines d'années. Il est le premier, sans doute, à avoir « viré sa cuti » (lui ne serait sans doute pas d'accord avec l'expression) en dénonçant le hold-up idéologique des marchés sur la gauche. Il s'est prononcé contre une éventuelle candidature de DSK, qui incarne de façon trop évident pour lui la logique de l'économie financière.


Emmanuel Todd

Si la gauche cherche des conseillers, en voici !

C'est sans doute le plus créatif des intellectuels français, et sa culture anglo-saxonne n'y est sans doute pas étrangère. Il a annoncé successivement le crépusule de l'URSS et le déclin des États-Unis, ce qui lui a procuré moults quolibets des plus conformistes. Ses dernières prises de position, en défense de l'Iran (mais non de Mahmoud Ahmadinejad bien sûr) et de l'évolution positive des populations islamiques, ainsi que sa dénonciation violente de Sarkozy, ont encore surpris. Il a rencontré Dominique de Villepin mais personne au PS ne l'a contacté depuis fort longtemps.

International


Valérie Niquet

Si la gauche cherche des conseillers, en voici !

Cette chercheuse de l'IFRI (Institut français des relations internationales) est une très bonne spécialiste de l'Asie. Elle réfute de façon raisonnée la sino-béatitude de nos élites.


Édouard Husson

Si la gauche cherche des conseillers, en voici !

Ex-jeune giscardien dans les années 1980, ce professeur d'université a évolué vers une opposition de plus en plus résolue au néolibéralisme. Notre meilleur connaisseur de l'Allemagne, qui tranche avec des décennies de conformisme grossérien.


Jacques Sapir

Si la gauche cherche des conseillers, en voici !

Les analyses consacrées à la crise de cet économiste de l'École pratique des hautes études ont été parmi les plus pertinentes. Au point que le voici consulté par certains chefs d'État, comme Chavez par exemple. Mais Sapir a une deuxième corde à son arc, la Russie, où il enseigne depuis des années. Au moment où la diplomatie française semble à nouveau se tourner vers l'est, l'homme serait de bon conseil sur l'économie internationale, qui est devenue la clef de la diplomatie mondiale.



Alors quoi ? Il n'y a pas de mal à se frotter aux idées des autres. Il pourrait même en sortir un début de conviction sur d'autres sujets que le sociétal, ce consensus mou et vide qui fait tant de mal à la gauche depuis deux décennies. La gauche refuse trop souvent de regarder, de près et dans les grandes largeurs, les transformations induites par la mondialisation néolibérale et les désastres du capitalisme financier. Le retour au réel s'impose, et donc la confrontation avec ceux qui l'appréhendent le mieux.




MOT-CLÉS : aubry, brustier, dsk, el karaoui, gauchet, greau, huelin, husson, julliard, lordon, minc, niquet, ps, royal, sapir, todd, tribalat

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